Plusieurs responsables du parti du Fatah ont exhorté le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de nommer l'ancien homme fort du Fatah Marwan Barghouti, qui purge cinq peines de prison à perpétuité pour assassinat et terrorisme, comme son vice-président.
Une telle démarche viserait à accélérer la libération de Barghouti afin qu'il devienne le successeur d'Abbas.
Une telle démarche viserait à accélérer la libération de Barghouti afin qu'il devienne le successeur d'Abbas.
La question de la succession d'Abbas, qui a maintenant 78 ans, a été soulevé fin Septembre lors d'une réunion à Ramallah du Conseil révolutionnaire du Fatah et du comité central du parti, les deux organismes les plus influents de la hiérarchie du Fatah, faction dominante de l'OLP.
Lors de la réunion, un membre du comité, Tawfiq Tirawi, conseiller de M. Abbas, a pris la parole pour proposer qu'Abbas nomme un vice-président, et a recommandé le chef des Tanzim du Fatah, Barghouti ( qui était un rival politique de Tirawi dans le passé) comme l'homme de la situation.
Tirawi a fait valoir que la nomination de M. Barghouti serait ouvrir la voie à sa libération de prison.
Plusieurs autres membres du Fatah ont exprimé leur appui à la motion de Tirawi et ont également exigé de savoir pourquoi l'équipe de négociation de l'Autorité palestinienne n'avait pas demandé la libération de Barghouti comme une condition préalable à l'ouverture des négociations avec Israël qui a débuté fin Juillet.
Selon les personnes qui étaient présentes, Abbas a répondu en riant : " Vous pouvez demander mais pourquoi exiger ? ". Le principal négociateur palestinien, Saeb Erekat, a répondu à la requête de Tirawi. Il a confirmé que la nomination de Barghouti en tant que vice-président permettrait à l'Autorité palestinienne d'exercer une pression internationale sur Israël pour obtenir sa libération.
Abbas a accepté le principe de la nomination d'un vice-président a condition que celui-ci soit élu par le comité Central qui compte 23 membres.
Barghouti est très populaire parmi le public palestinien mais ne jouit pas d'un large soutien auprès de la direction du Fatah qui craint son influence et sa popularité. Un autre dirigeant qui est relativement populaire par rapport à d'autres élites du Fatah est Jibril Rajoub mais il ne fait pas l'unanimité auprès des membres du Comité central. La discussion de la nomination d'un vice-président souligne l'inquiétude croissante au sein du Fatah de trouver un successeur à Abbas. Le président de l'autorité palestinienne a souffert de problèmes de santé dans le passé, et a menacé à plusieurs reprises de démissionner bien que cette option ne soit plus d'actualité pour l'instant.
Selon la loi palestinienne, si le président de l'Autorité palestinienne n'est pas en mesure de continuer à exercer son rôle, il est remplacé temporairement par le président de l'Assemblée législative du comité palestinien ( PLC).
Or, a l'heure actuelle, le Président dudit comité est un homme politique du Hamas, Aziz Dweik. Cela n'arrange donc pas les affaires du Fatah.
Certains au sein du Fatah n'hésitent pas à dire que la nomination de Dweik n'a pas été officiellement renouvelé un an après sa prise de fonctions et n'est donc plus valide. De son coté, le Hamas a fait valoir que le mandat de Mahmoud Abbas a pris fin en janvier 2009, sa présidence n'est donc également plus valide !
Le Fatah n'est par ailleurs absolument pas intéressé de reconvoquer le PLC, où le Hamas détient la majorité, et n'a aucun désir de soulever la question de la succession à Abbas dans une commission où il est en infériorité numérique.
Abbas détient trois titres majeurs en ce moment : il est le président de l'Autorité palestinienne, le président de l'OLP et le président du Fatah. Il est possible que le comité central du Fatah, une sorte de groupe intermédiaire entre le comité exécutif du Fatah et du Conseil national palestinien de l'OLP, désigne un homme qui jouerait le rôle de chef intérimaire si nécessaire.
Ce même organisme est également habilité à choisir un nouveau président de l'OLP si cela est nécessaire. En ce qui concerne la place de président du Fatah, au cas où un nouveau président serait nécessaire, le scénario le plus probable serait la nomination de Mohammad " Abou Maher " Ghneim, actuellement secrétaire général du comité central en tant que président temporaire jusqu'à ce que se réunisse le septième Comité du parti.
Rappelons tout de même que Barghouti a été condamné le 20 mai 2004 à cinq peines de réclusion à perpétuité pour les cinq meurtres et 40 ans d'emprisonnement pour tentative de meurtre. Il a malgré tout été acquitté de 21 chefs d'accusation de meurtre au cours de 33 attentats a cause du manque de preuves contre lui. Bref, l'autorité palestinienne a trouvé un homme a la hauteur de ses ambitions...
Source Koide9enisrael