mercredi 10 février 2021

République démocratique du Congo: Dan Gertler fait amende honorable face à l'OFAC


Sanctionné il y a trois ans par Washington, l’homme d’affaires israélien Dan Gertler a obtenu fin janvier l’autorisation de reprendre ses activités avec les banques américaines. Face aux injonctions de l’OFAC, il s’est engagé à plus de transparence et de responsabilité sociale, à l’image de sa nouvelle société Yabiso.........Détails........

Depuis fin janvier, Dan Gertler est de nouveau autorisé par le Trésor public américain à reprendre toutes ses activités commerciales et financières en République démocratique du Congo et dans le monde. 
Pour l’homme d’affaires israélien, cette décision valable un an constitue un répit bienvenu suite aux sanctions prononcées à son encontre par l’organisme américain OFAC (Office of Foreign Assets Control ou Bureau de contrôle des actifs étrangers) en décembre 2017. 
Depuis trois ans, les affaires du milliardaire ont en effet subi un coup d’arrêt suite à l’interdiction de les poursuivre avec les banques américaines. 
Issu d’une famille de diamantaires, le businessman et philanthrope de 48 ans a lui-même fait fortune dans le secteur des mines depuis son installation en RDC à l’âge de 24 ans. 
Proche de l’ancien président congolais Joseph Kabila, Dan Gertler a progressivement bâti un empire dans l’extraction de diamants et d’hydrocarbures, jusqu’à ce que le gendarme américain stoppe son ascension pour des contrats jugés « opaques » et « entachés de corruption ». Une sanction qui n’a toutefois jamais été corroborée par une décision de justice.
Redevable de pouvoir à nouveau procéder à des transactions en dollars, et donc de reprendre ses exportations dans le monde entier, Dan Gertler a fait amende honorable en s’engageant à plus de transparence et de responsabilité vis-à-vis de la population de RDC. 
« Avant de nous engager dans des activités précédemment interdites par ce régime de sanctions, nous adopterons et mettrons en œuvre les politiques et les mesures les plus strictes de lutte contre la corruption dans toutes nos activités mondiales, a-t-il déclaré dans un communiqué. 
À cette fin, nous renforçons et améliorons notre programme de conformité – y compris le programme de conformité aux sanctions et les mesures de lutte contre la corruption – dans toutes nos opérations mondiales. »
Pour l’OFAC comme pour les autres institutions financières mondiales, cette déclaration de foi de l’homme d’affaires constitue un signal positif quant à l’efficacité des sanctions internationales, qui imposent aux entités épinglées pour une durée variable des efforts afin de se mettre en conformité avec la réglementation en vigueur.
Cela peut concerner un citoyen, une entreprise ou un État, à l’image des embargos commerciaux pour faire pression sur la politique ou les pratiques de certains pays. 
À Kinshasa, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAI) s’est d’ailleurs montrée apaisée suite aux déclarations de Dan Gertler, qu’elle avait jusque-là en ligne de mire. 
« Nous prenons acte de son engagement public de mener ses activités minières en RDC dans le strict respect des obligations de transparence et de lutte contre la corruption », a commenté Georges Kapiamba, son coordonnateur. 
Preuve de sa volonté de faire partager davantage les bénéfices de ses activités minières à la population, Dan Gertler a confirmé le 4 janvier 2021 le lancement de sa société participative et citoyenne YaBiso SA. 
Cette nouvelle entreprise, dont le nom signifie « c’est à nous » en lingala, réservera aux ressortissants congolais la possibilité d’investir dans le capital jusqu’à 10 000 euros par personne. 
Elle englobera notamment 30 % du projet Metalkol, dont la valeur est estimée à 83 millions d’euros. Et pour permettre aux ménages les plus modestes d’acquérir une participation dans la société, YaBiso consentira à « des prêts sans intérêt pour aller jusqu’à 100 % des valeurs des actions émises », précise le communiqué de Dan Gertler. 
Selon la même source, il s’agit là « d’un moyen innovant, jamais essayé auparavant, afin que le peuple de la RDC puisse participer directement à la richesse minière du pays. » Cette initiative du businessman signe-t-elle le début de la fin du « business as usual » en Afrique ?

Source Afrique Centrale
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