mercredi 10 février 2021

A Saint-Ouen, le stade Bauer va enfin s’appeler officiellement… stade Bauer


Dans le cadre de son projet de rénovation, la ville l’a officiellement renommé lors d’un vote en conseil municipal.  Après avoir été dénommé « stade de Saint-Ouen » après son ouverture en 1909, le nom officiel de l’enceinte du Red Star était, depuis 1922, « stade de Paris. »........Détails........

C'est un petit événement dans l'histoire du football français qui s'est joué ce lundi soir à 23 h 20, lors d'un vote au conseil municipal de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). L'enceinte du Red Star, le club mythique de la banlieue nord de Paris évoluant en National (3e division) a officiellement été rebaptisé par la ville… « stade Bauer », le surnom que tout le monde lui attribuait, en fait, depuis plusieurs décennies.
Un nom qui fait référence à celui de l'artère par laquelle on y accède : la rue du Docteur-Bauer. 
C'est le 12 octobre 1944 que la mairie de Saint-Ouen avait officiellement rebaptisé l'ancienne « rue de la Chapelle » ainsi, afin de rendre hommage au médecin Jean-Claude Bauer, résistant issu d'une famille juive, fusillé au Mont-Valérien en 1942.
Sauf que dans les textes, l'enceinte a toujours conservé son appellation 
« stade de Paris », telle qu'elle avait été baptisée lors de son inauguration en 1922 après avoir été agrandie pour accueillir des matchs de foot lors des JO 1924. 
Et avant cela, alors que sa construction s'était achevée en 1909, son nom était tout simplement « stade de Saint-Ouen. »

Son nom d'usage depuis les années 1980

C'est dans le cadre du projet de rénovation du stade — visant à l'agrandir et à la mettre aux normes à l'horizon 2024 que le maire (PS) Karim Bouamrane a fait voter cette délibération ce lundi soir.
De quand date le passage, dans le langage courant, du « stade de Paris » au stade Bauer ? 
Les mémoires du club ont bien du mal à donner une date précise. Le tournant se serait progressivement opéré entre les années 1980 et 1990.
« En réalité, ce sont les journalistes, et notamment ceux du Parisien qui ont commencé à l'appeler comme ça, se rappelle Gilles Saillant, encyclopédie vivante du Red Star et supporter du club depuis octobre 1958. 
Peut-être par facilité ou commodité, de temps en temps, dans les journaux, on écrivait stade de la rue du Docteur-Bauer, poursuit-il. Puis il y a certainement eu une confusion entre la rue et le stade, et c'est devenu stade Bauer. »

« Personne n'aurait eu l'idée de rebaptiser le Parc des Princes du nom de sa rue… »

Celui qui revendique plus de 1 300 matches officiels à supporter le club audonien, et qui lui a consacré le livre « Red Star : histoires d'un siècle », coécrit avec Pierre Laporte, ne s'est jamais vraiment fait à ce nouveau nom. 
« Je n'ai jamais trop fait la bascule, sourit le supporter de 69 ans. Je le connais depuis tellement longtemps. Jusqu'aux années 1980, on l'appelait stade de Paris ou stade de Saint-Ouen et voilà ! 
Peut-être que le nom Paris a gêné certains qui se disaient : ici c'est Saint-Ouen… Mais personne n'aurait eu l'idée de rebaptiser le Parc des Princes du nom de sa rue du Commandant… (NDLR : Guilbaud). »
Chez le plus grand groupe de supporters, le « collectif Red Star Bauer », on se félicite en revanche de cette décision. 
« Quand on regarde dans les archives, on s'aperçoit qu'à partir des années 1970, on voit progressivement apparaître le nom stade Bauer dans les comptes rendus de matchs », témoigne Vincent Chutet-Mézence, le président de l'association des supporters.
Il considère qu'il y a eu, ensuite, « une appropriation collective de ce nom, qui n'a pas seulement été le fait des supporters mais aussi des commentateurs, des journalistes… confirme-t-il. Mais aujourd'hui, c'est très bien qu'on l'officialise. C'est un engagement fort. »

Graver dans le marbre l'interdiction du naming

Car le collectif entend bien que cette décision soit une première étape en vue de graver dans le marbre l'interdiction de pratiquer le naming, c'est-à-dire d'accoler le nom d'une entreprise au stade, dans les années à venir.
Le débat a été mis sur la table dans le cadre de la rénovation de l'enceinte. Dans une seconde délibération, le conseil a d'ailleurs voté le fait que « la commune veillera à ce que le nom « stade Bauer » soit préservé dans le cadre de la promesse de vente pour une durée minimale de 99 ans. »
Il restera donc à le rendre définitif lors de l'acte de vente au groupe Réalités, qui doit avoir lieu en mai prochain. 
Des discussions ont été menées ces derniers mois entre la ville, le promoteur, le club et les supporters. « Un simple vote municipal ne suffit pas à protéger le nom », a rappelé l'opposante Ludmila Petchenina, pendant le conseil.

Mécanisme juridique

« Ce que nous souhaitons, c'est qu'un mécanisme juridique permette d'interdire définitivement tout changement de nom ou l'ajout d'une marque », rappelle Vincent Chutet-Mezence, qui évoque, si le processus aboutissait, « un engagement historique en France. »
Le collectif demande d'ailleurs la même chose pour l'ensemble des tribunes du futur stade. Pour imaginer ses futurs noms, il a lancé une première consultation auprès de ses adhérents. 
« Et les premiers retours le montrent : on souhaite que les noms des autres tribunes évoquent l'histoire du Red Star, comme Jules Rimet (fondateur du club et créateur de la Coupe du monde) par exemple. » Et, bien sûr, Rino Della Negra, le footballeur membre du groupe Manouchian, qui devrait devenir officiellement le nom de celle occupée par le collectif.

Le club s'engage sur la pérennisation du nom

Concernant le naming, ce dernier avait regretté ces derniers jours de ne pas avoir obtenu d'engagement ferme du club jusqu'ici. « Du côté de la municipalité, on sent qu'il y a cette volonté. Le groupe Réalités nous a dit qu'il ne s'y opposerait pas. 
En revanche, la position qui fait défaut, pour l'instant, c'est celle de la direction du Red Star. Et on tire la sonnette d'alarme car tout ce qui se décide dans les prochains mois engage le Red Star pour des décennies. »
En amont du conseil, lundi après-midi, la direction du club assurait qu'il n'y avait pas à polémiquer sur le sujet. 
« Les décisions qui sont prises sont claires : le club a œuvré avec la mairie et le groupe Réalités pour que le stade puisse recouvrir le nom qu'il mérite, le sécuriser et on ne peut que s'en féliciter, explique le directeur général du club, Luc Pontiggia. 
Le club a donné son aval irrévocable et il y a une convergence totale sur l'intérêt de donner officiellement au stade le nom « stade Bauer ». Le club est ravi de cette décision. Le temps n'est pas à la polémique mais à la satisfaction. »

Le stade sera vendu 26,5 millions d’euros

Le conseil municipal de ce lundi soir marquait également une étape décisive dans le projet de rénovation du stade. Le conseil a ainsi confié au maire de Saint-Ouen le pouvoir de signer une promesse de vente du stade avec le groupe Réalités, chargé du projet de rénovation. 
Le prix, fixé par les Domaines, est de 26,5 millions d’euros (hors taxe). Un grand jour pour le club audonien : « Il était attendu depuis 40 ans, et notamment depuis 12 ans par le président Patrice Haddad qui a tout fait pour que ce jour arrive », savoure son directeur général.

Source Le Parisien
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