À deux semaines du sommet entre le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, qui pourrait avoir une incidence directe sur les dossiers de la région, les regards sont tournés vers la bataille du sud de la Syrie. S’il faut en croire les informations en provenance du front, l’armée syrienne avance rapidement et pourrait atteindre le point de passage al-Nassib avec la Jordanie au cours des prochains jours........Détails.........
Autrement dit, l’objectif serait d’imposer une nouvelle réalité sur le terrain avant la tenue du sommet pour qu’il n’y ait pas de négociations possibles sur le sujet.
Selon les milieux libanais proches des Américains et de leurs alliés régionaux, la victoire annoncée de l’armée syrienne dans le sud du pays serait due à un compromis conclu entre les Américains et les Russes, en tenant compte des intérêts israéliens.
Ce serait donc pour cette raison que l’armée syrienne aura seule le droit d’être présente dans une profondeur de 40 km², à partir de la limite de la partie occupée du Golan. Ces mêmes milieux parlent déjà d’un coup porté au Hezbollah et à l’Iran, puisque les Russes auraient ainsi accepté la condition posée par Israël.
Cette interprétation des faits est totalement contredite par les milieux proches du Hezbollah.
Ceux-ci précisent que depuis la reprise par les forces du régime syrien du contrôle de la région de Ghouta autour de Damas et d’une grande partie du désert jusqu’à la frontière des provinces du nord-est du pays, le Hezbollah a rappelé de Syrie la plus grande partie de ses combattants.
Ce retrait s’est fait dans la discrétion, mais il est dicté par une seule raison : le fait que l’armée syrienne n’a plus besoin de renforts.
Les mêmes sources affirment ainsi que l’armée du régime a repris son système de permissions accordées aux soldats qu’elle avait suspendu depuis 2011 et elle a même allégé ses effectifs de 11 000 soldats de réserve qui sont revenus récemment à la vie civile.
Toujours selon les mêmes sources, la situation sur le terrain syrien n’exige plus en effet une grande mobilisation et le nombre de fronts ouverts s’est considérablement réduit, rendant inutile une participation consistante du Hezbollah et même des autres forces alliées.
Concernant les Iraniens, les sources proches du Hezbollah affirment qu’il n’y a jamais eu de soldats iraniens en Syrie, la participation iranienne se limitant à l’envoi de conseillers et de formateurs qui se sont installés dans plusieurs points du territoire, là où leur présence était nécessaire pour les besoins de la bataille. Aujourd’hui, la situation militaire en Syrie a pratiquement basculé en faveur de l’armée du régime et la bataille du Sud est sans doute la dernière grande confrontation, puisque en principe le nord du pays devrait faire l’objet de compromis à grande échelle impliquant les Américains, les Russes ainsi que les Turcs, en plus des Syriens.
Or, l’armée syrienne qui était déterminée depuis longtemps à mener la bataille du Sud a bien préparé son plan, commençant par séparer la région de Deraa de celle de Quneitra, pour empêcher les contacts entre les combattants des deux zones et surtout pour neutraliser autant que possible les risques d’une intervention israélienne pour aider les combattants de l’opposition.
De son côté, la Jordanie a fait savoir, après bien des hésitations, qu’elle ne compte pas ouvrir ses frontières aux combattants ni à ceux qui souhaitent les aider.
La fameuse chambre d’opérations installée près de Amman, qui était sous la supervision d’officiers américains épaulés par d’autres de différentes nationalités, et qui a dirigé une grande partie des batailles au cours des sept dernières années, n’a donc plus de raison d’être et n’a pas pu venir en aide aux combattants de l’opposition qui ont montré au cours des derniers jours une grande fragilité.
Selon les sources proches du Hezbollah, si les combattants du parti sont en train de se retirer de Syrie, ce ne serait donc pas dans le cadre d’un accord et pour répondre aux conditions israéliennes, mais tout simplement parce que leur présence massive n’est plus nécessaire. De même, les Américains et leurs alliés n’ont pas lâché les combattants de l’opposition à la demande des Russes et pour conclure un accord avec eux, mais simplement parce qu’ils ont vu que leur situation était indéfendable et qu’ils allaient vers une défaite certaine. Dans cette optique, la bataille qui se déroule dans le sud de la Syrie devrait se terminer par une victoire des forces du régime.
C’est pourquoi, dans l’optique du Hezbollah, les Américains et les Israéliens essaient de la récupérer en faisant croire qu’ils ont obtenu gain de cause avec le retrait des combattants du Hezbollah et des militaires iraniens de la région.
Pour les sources du Hezbollah, il s’agirait donc d’une campagne visant à sauver la face des Israéliens, sachant qu’avant 2011, il n’y avait que l’armée syrienne dans cette même région et que l’accord de cessez-le-feu conclu en 1974 sous l’égide de l’ONU était en vigueur.
Les Israéliens ont voulu modifier cette équation, allant même jusqu’à chasser les Casques bleus de l’ONU (Undof) dans l’espoir de donner le contrôle de la région et de la Syrie tout entière aux forces de l’opposition.
Mais ce plan a échoué et ce sont les Israéliens qui réclament aujourd’hui le retour à la situation en vigueur avant 2011, en faisant croire qu’ils ont remporté une victoire à travers le retrait des forces du Hezbollah et de l’Iran de la région. Toutefois, pour le Hezbollah, le tapage médiatique ne peut pas cacher les réalités du terrain.
Source L'Orient le Jour
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