dimanche 28 janvier 2018

Shoah : l'hommage de la garde républicaine aux musiciens juifs déportés


L'orchestre symphonique de la garde républicaine rend hommage ce samedi soir à ces déportés juifs, qui, derrière les barbelés, n'ont jamais cessé de composer et de jouer.......Détails........


Ils se savaient condamnés à mort mais ont continué à créer opéras, sonates ou concertos derrière les barbelés, l'étoile jaune sur la poitrine.
Dans le camp de concentration de Theresienstadt (aujourd'hui Terezin, en République tchèque), à 60 km de Prague, ces compositeurs juifs ont écrit leurs partitions avec du charbon sur du papier toilette.
Plusieurs œuvres de ces cibles de la haine nazie vont être interprétées ce samedi soir dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris, par l'orchestre symphonique de la garde républicaine.
A l'occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, cet événement, baptisé la Musique contre l'oubli, est organisé par le rectorat de Paris et le Mémorial de la Shoah.
L'idée en revient à l'écrivain Marek Halter, qui a souhaité rendre hommage à ces virtuoses nommés Erwin Schulhoff, Gideon Klein ou Viktor Ullmann, qui ont tous combattu la barbarie à coups de clés de sol.
«Leur histoire est peu connue, même au sein de la communauté juive», observe l'intellectuel d'origine polonaise.
A partir de 1941, au cœur de la région des Sudètes annexée par le III e Reich, des dizaines de milliers de juifs, surtout de Tchécoslovaquie, ont été enfermés dans l'ancien fort militaire transformé en camp de concentration par la Gestapo.

Propagande nazie

Parmi eux, des écrivains, des peintres mais aussi des chefs d'orchestre, des pianistes, des violonistes, des ténors de renom... «Ces musiciens ont su sauver leur part d'humanité dans ce monde inhumain, comme l'a dit Primo Levi, lui-même déporté à Auschwitz.

Votre avocate en Israël...

Ils ont compris que le meilleur moyen de résister, c'était de composer et de jouer. C'est la force de l'homme de créer. Les barbares, eux, ne savent que gommer, liquider, anéantir», souligne Marek Halter.
La propagande hitlérienne veut présenter au monde extérieur cette cité de l'horreur comme une colonie juive modèle, un havre de paix.
Les bourreaux du ghetto se disent que cette élite culturelle en pleine production peut servir leurs intérêts en matière d'image.
Alors pour alimenter la vitrine, la musique des compositeurs juifs y est tolérée, parfois même encouragée alors qu'elle est partout ailleurs interdite.

Des concerts à l'ombre des miradors

Les instruments ne sont pas confisqués lors des fouilles à l'entrée, surmontée du slogan «Arbeit macht frei» («le travail rend libre»). Des concerts, qui étaient clandestins les premiers mois, sont désormais donnés officiellement à l'ombre des miradors.
Une billetterie est même mise en place par les nazis. Comble du cynisme, les gardiens du camp mais aussi les SS viennent applaudir les prisonniers inventeurs, à leurs oreilles, de cette «musique dégénérée» imaginée par «des sous-hommes».
Un opéra est chanté par des enfants. Un jazz-band, nommé les Ghetto Swingers, se forme. Une équipe de cinéma est dépêchée. Un film trompe-l'œil y est tourné par le régime, intitulé «Le Führer offre aux Juifs une ville» !
«Ils ont été considérés comme des singes», décrit Marek Halter.
Derrière cette infâme imposture, derrière le masque de l'indicible, des détenus meurent de faim, de froid, de tuberculose, de dysenterie... Certains sont assassinés.
Beaucoup d'autres sont envoyés en Pologne, pour y être gazés dans les camps d'extermination d'Auschwitz et de Treblinka.
Les orchestres doivent sans cesse se reformer au gré des disparitions. Rares sont les prisonniers qui ont survécu. Leur répertoire musical est, lui, éternel.

Source Le Parisien
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