Fan absolu du groupe américain, le chanteur vient d’enregistrer le single « No Vacancy » avec eux. Pour nous, il s’est transformé en intervieweur de luxe......Interview et vidéo.......
Amir. Il faut savoir attendre dans la vie : lors de votre dernier concert en Israël, j’ai patienté plus d’une heure après le show pour vous rencontrer. En vain. Et me voilà avec vous ! Vous m’avez énormément influencé. J’ai quelques questions pour vous, à commencer par celle-ci : quand votre premier album a explosé, comment avez-vous géré ce succès phénoménal ?
Ryan Tedder. Nous n’étions pas prêts. Nous avons donné un concert à Los Angeles, le lendemain nous nous sommes envolés pour l’Allemagne afin de participer à une émission sur MTV, le jour d’après nous étions à Londres. Ensuite les choses sont un peu retombées.
Ce n’est qu’avec notre deuxième album, sorti en 2009, que nous sommes passés au stade supérieur. Le premier succès était un accident, alors que cette fois-ci il était mérité.
Nous n’avions pas cessé de bosser entre-temps. Maintenant, nous avons le feu sacré et on se demande jusqu’où cela peut aller…
Comptez-vous donner des concerts en Europe cette année ?
R.T. Aux Etats-Unis, nous jouons dans des salles de 15 000 personnes et nous avons une équipe avec nous sur la route.
En Europe, nous devons encore conquérir certains territoires avant de pouvoir y faire une vraie tournée.
En France, les choses avancent plus doucement. Récemment, nous avons réussi en Italie après avoir participé à “The Voice” et “X Factor”.
Si vous jouez devant 20 000 personnes à Vienne et que le lendemain à Lisbonne il n’y en a que 3 000, ça complique les choses en termes de logistique pour une tournée. Tout le monde n’a pas la chance d’être Bruno Mars. [Ils rient.]
Comment arrivez-vous à mêler votre vie privée à votre vie professionnelle ?
R.T. C’est très difficile. Il faut définir la limite à respecter pour protéger tes relations personnelles.
Nous avons tous une famille, donc nous discutons beaucoup de la manière dont nous pouvons la faire passer en premier. La règle est de ne jamais rester trois semaines sans se voir.
Ce sont des questions primordiales pour maintenir le groupe. Inversement, si vous ne voyagez pas, vous ne gagnez pas votre vie. Il faut avoir une femme à la maison qui le comprenne.
Ma femme a épousé un dentiste et, là, elle a plus de mal avec ma carrière…
R.T. Alors trouve le temps pour elle. N’hésite pas à la faire venir sur tes concerts, choisis un bon hôtel, achète-lui un billet en classe affaires, ce genre de détail va améliorer la vie.
Je tourne avec mon groupe en ce moment, l’atmosphère est magique avec les musiciens dans le bus.
Du coup, je me demande comment garder cela ?
R.T. Une seule chose compte : savoir rigoler. Plus tu tourneras, plus il te faudra éviter la routine, pour ne pas rendre la chose pénible. L’enchaînement bus-hôtel-concert sans même découvrir la ville où tu te trouves est terrible. Ça finira par te peser.
Il faut prendre le temps de découvrir les cultures locales. A Bruxelles, il faut aller faire un tour sur la Grand-Place puis filer à Bruges, même si tu n’as que deux heures devant toi.
Nous, nous cherchons toujours à faire quelque chose de culturellement stimulant dans les villes où nous nous trouvons. Et cela peut se résumer à juste prendre un café dans un bistrot à Amsterdam ou à Paris. Mais, au moins, cela casse le rythme.
Ryan, tu as une énergie folle sur scène, une certaine façon de te mouvoir quand tu chantes. D’où cela te vient-il ? R.T. Au départ, je n’avais pas confiance en moi. Mais à la sortie de notre deuxième disque, j’ai décidé de ne plus tenir compte des critiques et de devenir un showman.
Nous avons fait une tournée en première partie de U2 et j’ai eu la chance de voir Bono tous les soirs. Tout a l’air naturel chez lui, mais il a des années de pratique. L’aisance vient avec l’expérience. J’ai aussi énormément regardé le documentaire sur les tournées de Queen pour voir comment Freddie Mercury prenait les foules.
Tout a changé à ce moment-là. Je suis devenu quelqu’un d’autre sur scène. C’est un peu comme Brandon Flowers, le chanteur des Killers. Dans la vie, c’est l’homme le plus doux au monde.
Mais dès qu’il monte sur scène, il devient un vrai leader, un immense showman. C’est très extrême, mais c’est ce que je ressens, j’ai l’impression en concert d’être quelqu’un de bien plus cool que dans la vie.
Tu as écrit pour Beyoncé, Adele ou Maroon 5. Comment choisis-tu les gens avec qui tu collabores ?
R.T. Le plus souvent en fonction de ce que j’écoute. Si je suis sollicité par quelqu’un dont je n’aime pas la musique – ça m’est arrivé –, je vais essayer de lui écrire la chanson que j’aimerais entendre à la radio. C’est assez simple en fait ! [Il rit.]
« No Vacancy » (Universal). Amir est en concert le 18 juin à Paris (Palais des sports).
Source Paris Match