mardi 7 février 2017

Israël, terre promise du cannabis thérapeutique


 
Une douzaine de patients attendent sagement leur tour devant une officine sans enseigne au cœur de Tel-Aviv. Un jeune hipster tire sur sa cigarette, assis à côté d’un vieil orthodoxe coiffé d’une kippa. Oren sort de l’officine, une enveloppe opaque sous le bras....



«C’est ma prescription mensuelle, trente grammes de cannabis», explique ce quadragénaire ingénieur du son, qui utilise un vaporisateur quatre à cinq fois par jour depuis deux ans. «Grâce à l’herbe, mes douleurs au dos ont diminué de moitié. C’est révolutionnaire!»
Comme Oren, 28 000 Israéliens (sur une population de 8,5 millions) atteints d’épilepsie, de sclérose en plaques ou de certaines maladies neurologiques ont l’autorisation de fumer, d’avaler ou d’inhaler du cannabis pour se soulager; «40% d’entre eux souffrent d’un cancer, précise le docteur Michael Dor, conseiller principal du Ministère de la santé.
Administré à la place des antidouleurs habituels, le cannabis permet d’éviter les effets secondaires: vomissements, constipation, manque d’appétit.» Mais le meilleur est encore à venir. Les financements, privés comme publics, pleuvent sur la recherche.
Des essais cliniques permettront bientôt de savoir si la substance est efficace contre les symptômes de l’autisme chez l’enfant.
«Nous sommes en train de créer une nouvelle génération de médicaments», assure Tamir Gedo, à la tête de Breath of Life, une compagnie pharmaceutique qui cultive la précieuse plante sous des serres ultraprotégées, au nord du pays. Aujourd’hui, huit entreprises privées bénéficient d’une licence. Leur nombre devrait exploser ces prochains mois: le gouvernement vient de décider d’assouplir la culture, la prescription et la vente. Deux cents pharmacies auront bientôt l’autorisation d’en distribuer.
«C’est un grand pas en avant, dit Tamir Gedo. Israël est un cas unique au monde: l’Etat va plus vite que le secteur privé!»
Une autre patiente, qui préfère rester anonyme, estime pourtant que les contrôles ne sont pas très efficaces: «Le médecin qui fait mes prescriptions est un ami.
Il me suffit de lui passer un coup de fil pour en avoir plus. Je connais plusieurs patients qui revendent leur surplus.» Une partie de la production finit ainsi sur le marché noir (20% selon le docteur Dor, un chiffre non confirmé par la police) et embaume les bars branchés de Tel-Aviv.
La consommation hors cadre thérapeutique est illégale, mais le gouvernement est en passe de la dépénaliser.
Israël lorgne maintenant les marchés étrangers. Un comité interministériel réfléchit en ce moment à la possibilité d’autoriser les firmes à exporter leur production. Tamir Gedo espère une décision cette année. La Suisse ferait partie des cibles à gros potentiel.
Source Tribune de Geneve
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