Le secteur des hautes technologies aurait perdu son rôle de moteur de l’économie israélienne. À l’origine : la pénurie de main d’œuvre spécialisée. La révolution du high tech, qui a démarré en Israël dans les années 1990, s’est traduite par une progression très rapide des investissements en R&D, de l’emploi et de la productivité ; rapidement, cette locomotive de l’économie israélienne est devenue un des principaux moteurs de la croissance...
Cependant, un renversement de tendance pointerait à l’horizon de la “Nation Start-up”. Au cours des dernières années, un ralentissement a affecté la plupart des activités de haute technologie, conduisant à l’effritement de la position d’Israël à la tête du classement mondial de l’innovation. C’est qui ressort de la dernière note hebdomadaire de conjoncture publiée par le ministère des Finances à Jérusalem.
9% DU PIB ISRAÉLIEN
Le secteur du high tech en Israël recouvre aussi bien des activités industrielles (comme électronique, pharmacologie et aéronautique) que des services (logiciels ou R&D). Les acteurs de ces secteurs comprennent des entreprises de différentes tailles : les grandes multinationales (comme Intel et Teva) côtoient des start-up financées par des fonds de capital-risque.
Le dernier rapport du ministère des Finances révèle qu’en 2015, le secteur du high tech en Israël employait 283.000 salariés, soit 12% des effectifs du secteur marchand ; il exportait pour près de 40 milliards de dollars et contribuait pour 9% du PIB israélien.
RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE
Au cours des trois dernières décennies, le high tech israélien a évolué à un rythme particulièrement rapide ; entre 1998 et 2012, le taux de croissance du secteur des hautes technologies en Israël s’est monté à 9% l’an, soit un rythme de croissance deux fois plus élevé que celui du reste de l’économie israélienne.
Parallèlement au développement du high tech israélien, les débouchés extérieurs se sont multipliés devant les produits à la technologie avancée. Entre 2002 et 2012, les exportations de produits et services de high tech ont augmenté au rythme annuel de 10%.
En 2015, les exportations de high tech représentaient 39% des exportations israéliennes. Au total, les entreprises de haute technologie ont levé 4,4 milliards de dollars en 2015, dont 15% ont été réunis par des fonds de capital-risque pour le financement des start-up.
MOTEUR EN PANNE
En revanche, depuis la crise mondiale de 2008 et 2009, le rythme de croissance du high tech israélien s’est ralenti. Le pronostic des experts du ministère des Finances est même sévère : « Après la dernière crise globale, un ralentissement sensible du rythme de croissance du secteur du high tech s’est fait ressentir ; celui-ci a cessé d’être le moteur de croissance de l’économie israélienne ».
Depuis 2010 en particulier, le rythme de croissance du high tech est moitié moins fort que celui de l’ensemble de l’économie israélienne, et son poids dans l’exportation est en baisse. Selon le ministère des Finances, la cause principale du ralentissement du high tech israélien se trouve dans la pénurie de main d’ouvre spécialisée.
Si en 2014, 12% des salariés israéliens travaillaient dans le high tech, leur part stagne depuis cinq ans. Résultat de la pénurie de main d’œuvre : le salaire augmente et l’écart avec les Etats-Unis se resserrent ; ce qui réduit l’attractivité du marché du travail israélien pour des entreprises étrangères.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley