dimanche 17 janvier 2016

Déficit public : 7 milliards de shekels ont été économisés en 2015




En 2015, le déficit public d’Israël a été plus faible que prévu : l’Etat a prélevé plus d’impôts et a dépensé moins d’argent. Faut-il s’en réjouir ? En matière budgétaire, le « pilotage automatique » peut avoir du bon : il permet à l’Etat de rogner dans ses dépenses tout en augmentant ses recettes. C’est ce scénario qui a permis au Trésor public israélien de parvenir à réduire de façon très impressionnante le déficit public pour 2015. Il n’empêche que la baisse du déficit est interprétée différemment par les analystes israéliens...Analyse...



TROISIÈME ANNÉE DE BAISSE DU DÉFICIT


Au total, 2015 s’est achevé avec un déficit de 24,5 milliards de shekels, soit l’équivalent de 2,15% du PIB. Entre 2012 et 2015, le déficit a connu un recul continu : de 3,9% du PIB en 2012, à 3,2% en 2013, puis 2,7% en 2014 et 2,15% l’année écoulée.
Dans le budget prévisionnel pour 2015, le déficit inscrit est de 31,4 milliards de shekels, contre 24,5 milliards de déficit effectif. Autrement dit, l’État a « économisé » l’an dernier 7 milliards de shekels (1,6 milliard d’euros), ce qui lui a permis d’abaisser d’autant son déficit.
Dans un communiqué très détaillé, le ministère des Finances explique l’origine des 7 milliards de shekels qui sont restés dans les caisses de l’Etat en fin d’année : 3,6 milliards proviennent d’un surcroit de recettes fiscales imprévues, et 3,3 milliards d’une économie dans les dépenses prévisionnelles.


MOINS DE DÉPENSES


En 2015, les dépenses de l’Etat se sont montées à 325,7 milliards de shekels, contre 329 milliards prévus dans le budget prévisionnel. Cette baisse des dépenses a été atteinte en dépit de la hausse des dépenses militaires : celles-ci ont augmenté de 3,6% en 2015, alors qu’elles auraient dû baisser de 1,4% selon le budget prévisionnel.
En fait, la hausse des dépenses militaires a été réalisée sur le compte des dépenses civiles qui ont moins augmenté que prévu : celles-ci ont augmenté de 5,4% seulement, au lieu d’une hausse de 8,7% inscrite dans le budget prévisionnel.
En d’autres termes : en 2015, l’Etat a dépensé moins d’argent pour améliorer la vie quotidienne des Israéliens ; moins d’argent pour l’éducation, pour la santé, pour les infrastructures, etc. Cette baisse des dépenses a été possible en raison de l’absence de budget mis-à-jour pour 2015 : celui-ci n’a été voté qu’en novembre dernier.
Autrement dit, l’Etat n’a pas pu engager de nouvelles dépenses durant les onze premiers mois de l’année, se contentant de maintenir le niveau de dépenses de l’année précédente ; c’est le système du « pilotage automatique ».


DAVANTAGE DE RECETTES


En 2015, les recettes de l’Etat se sont montées à 301,2 milliards de shekels, contre 297,6 milliards dans le budget prévisionnel.
Les recettes fiscales ont augmenté de 7,1% en 2015. Ce sont les recettes de l’impôt sur le revenu qui ont sensiblement augmenté (+ 10,3%). De même, les impôts fonciers ont fait un bond de 37% par rapport à 2014.
En revanche, les recettes de la TVA ont augmenté au taux plus modéré de 5,5%, alors que les droits de douane sur les produits importés ont reculé de 5,1% en 2015.


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley