Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a fait savoir à la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini qu'il souhaitait reprendre les pourparlers de paix avec les Palestiniens dès que possible, lors d'un entretien la semaine passée. Il a notamment insisté sur la nécessité de parvenir à un accord qui fixerait les frontières des blocs d'implantation qu'Israël annexerait, rapporte le quotidien Haaretz...
Mogherini a rencontré mercredi le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Ramallah.
Elle est la plus haute responsable étrangère à s'être rendue dans les Territoires et en Israël depuis la prestation de serment, il y a quinze jours, du nouveau gouvernement de Netanyahou.
Lors de son entretien avec la diplomate, Netanyahou a réaffirmé son attachement au principe de "deux Etats pour deux peuples" et a fait part de sa volonté de revenir à la table des négociations compte tenu de la méfiance de l'UE à son égard, selon une source proche du dossier citée par Haaretz.
Les campagnes de boycott à l'encontre d'Israël, soutenues en partie par l'UE inquiètent le Premier ministre, notamment l'étiquetage des produits dans les supermarchés européens et les initatives de reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien.
Mogherini aurait indiqué que les déclarations de Netanyahou seraient évaluées mais demeuraient insuffisantes, selon la même source.
"Je suis également intéressée par les mesures sur le terrain (...) et par l'engagement pour une solution à deux Etats pour deux peuples", a-t-elle déclaré, selon Haaretz.
Netanyahou a répondu vouloir reprendre les pourparlers avec les Palestiniens dès que possible, et que ces derniers se concentrent sur les blocs d'implantation.
"Il est clair qu'il y a des zones qui resteront sous contrôle israélien en vertu de tout accord, tout comme il est clair qu'il y a des zones qui resteront sous contrôle palestinien," aurait dit Netanyahou selon la source.
C'est la première fois depuis 2009 que Netanyahou exprime sa volonté de discuter de la taille des blocs d'implantation et de leurs frontières avec les Palestiniens, note le quotidien israélien.
Une autre source israélienne tenue au courant de l'entretien privé entre Netanyahou et Mogherini a exprimé des doutes quant à la sincérité des propos de Netanyahou.
"Dans le passé, lorsque sa proposition aurait été possible à mettre en œuvre à partir de la position palestinienne, il n'aurait pas été prêt à le faire".
Les deux hauts responsables israéliens et des diplomates européens ont déclaré que Mogherini a quitté la rencontre avec Netanyahou ravie, la qualifiant de succès.
Une proposition rejetée par les Palestiniens
De son côté, le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat a réagi mardi à la proposition de Netanyahou, la qualifiant de tentative de légitimer les implantations, ce que les Palestiniens ne sont pas prêts à accepter, a-t-il dit.
Il a expliqué à Haaretz que la position palestinienne était très claire concernant les implantations et que ces dernières sont considérées comme non légitimes et ne constituent donc pas un sujet de discussion pour les frontières, en accord avec le droit international.
Erekat a fait savoir que la reprise du processus de paix ne pouvait se faire que si plusieurs conditions étaient remplies, notamment la fin des constructions dans les implantations, la libération de la quatrième vague de prisonniers palestiniens prévue lors des dernières négociations, mais aussi la "fin de l'occupation".
Source I24News