Le 31 mars dernier, la salle Barcelone de Toulouse devait accueillir une réunion publique et militante, organisée dans le cadre d’une semaine de mobilisation contre « l’apartheid Israélien ». Pilotée par le NPA de Haute-Garonne, cette réunion prenait place dans une tournée organisée par le comité BDS France (Boycott-Désinvestissement-Sanction) qui défend des actions de boycott contre Israël, en raison de sa politique que ce comité juge relever de « l’apartheid »...
Jugeant ne pas avoir été informé à l’avance de la présence du comité BDS France qu’il juge constitué de plusieurs « membres ayant subi des condamnations pour discriminations et incitation à la haine raciale », le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc avait alors décidé d’interdire la réunion quelques heures avant sa tenue.
Incompréhensible pour les deux organisations qui faisaient venir pour l’occasion Farid Esack, figure de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud et professeur d’université à Johannesburg. Elles pointent d’autre part « les motifs diffamatoires » invoqués plus haut par le maire de Toulouse et juge cette interdiction « choquante et portant gravement atteinte à la liberté de réunion ».
Nouvelle réunion en juin
Les deux organisations ont ainsi déposé un recours le 7 mai dernier devant le tribunal administratif de Toulouse pour faire annuler cette décision. Soutenue par la Ligue des Droits de l’Homme, la démarche n’est pas commentée par la mairie de Toulouse qui dit « ne pas désirer faire de commentaires sur une affaire en cours ».
Le NPA 31 et le comité BDS France ne désarme pas non plus sur le plan des réunions publiques. Bernard Cholet, du NPA 31, a annoncé la tenue d’une nouvelle conférence en juin. " Nous souhaitons y aborder la question de l’amalgame entre antisionisme et antisemitisme en invitant notamment des membres de l’Union Juive Française pour la Paix. A cette occasion, nous allons à nouveau sollicité une salle municipale ", précise Bernard Cholet
De son côté, le comité BDS France compte faire revenir très bientôt Farid Esak pour une tournée en France et particulièrement à Toulouse.
En marge de cette polémique, des militants du comité BDS France ont porté plainte en janvier suite à l’agression dont ils auraient été victimes au métro Balma-Gramont alors qu’ils distribuaient des tracts annonçant la réunion. Ils avaient par la suite demandé une rencontre à la préfecture pour connaître les suites de cette affaire, sans succès.
De son côté, la mairie de Toulouse avait retenu de cet épisode, “des débordements liés à une manifestation de l’association BDS France” et s’était notamment appuyée sur cet argument pour justifier l’annulation de la réunion de mars.
Xavier Lalu
Source Actu Cote Toulouse