lundi 13 avril 2015

Nucléaire iranien: Obama appelle les opposants à ne pas saboter l’accord

 
Le président américain Barack Obama a exhorté samedi les adversaires d’un accord final avec les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien à ne pas le saper, en marge du Sommet des Amériques au Panama. « Ce qui me préoccupe c’est de m’assurer que l’on ne condamne pas à l’avance ou que ceux qui sont opposés à un quelconque accord tentent de faire usage d’arguments de procédure pour saper la possibilité d’un accord », a déclaré M. Obama...Analyse...


Jeudi, le guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei, qui a le dernier mot sur les dossiers stratégiques dont le nucléaire, a estimé que le texte convenu avec les grandes puissances le 2 avril ne garantit ni l’accord en lui-même, ni son contenu, ni même que les négociations iront jusqu’au bout.
Par ailleurs, le président iranien Hassan Rouhani a déclaré que son pays ne signerait pas un accord final à moins que toutes les sanctions économiques soient totalement levées le même jour.
Vendredi, la Maison Blanche a répété que l’allègement des sanctions serait un processus graduel rappelant que l’Iran avait réagi de façon similaire à la suite de la signature d’un plan d’action conjoint en 2013.
« Nous avons connu cela avant. Les Iraniens voudront mettre en exergue certaines exigences, pour leur opinion publique. Ils ont leurs propres radicaux qui sont sceptiques sur cet accord », a indiqué un porte-parole.

Opposition à l’inspection des sites nucléaires

Plus tôt, le chef d’état-major adjoint ​des forces armées iraniennes le général de brigade Massoud Jazzayeri, a critiqué vendredi le secrétaire américain de la Défense Ashton Carter, après que ce dernier a déclaré dans une interview avec CNN que le cadre actuel pour un accord avec l’Iran n’évincerait pas l’option militaire et que l’arsenal anti-bunker de Washington, destiné à pénétrer les installations souterraines de l’Iran, était « prêt. »
Jazzayeri a affirmé que l’opposition de l’ayatollah Ali Khamenei à l’inspection des bases militaires de l’Iran montrait « le faible niveau de la sagesse de Carter. »
Il a également qualifié le côté américain des négociations comme partial.
Par ailleurs, la République islamique a annoncé qu’elle lancerait prochainement un nouveau sous-marin de fabrication nationale, a rapporté samedi le site iranien PressTV.
Le commandant de la marine iranienne Habibollah Sayyari a déclaré samedi que l’Iran « espérait pouvoir faire l’usage du sous-marin avant mars 2016″ et était également en cours de fabrication d’un nouveau destroyer, comprenant une « variété d’équipement militaire et d’armement de pointe ».
Au cours des dernières années, l’Iran a fait des percées majeures dans son secteur de la défense et atteint l’autosuffisance dans la production de matériel.
La République islamique bénéficie jusqu’ici de plusieurs types de sous-marins avancés dont Fateh, Ghadir, Qaem, Nahang, Tareq et Sina.
La marine iranienne a lancé son premier destroyer fabriqué sur son sol, Jamaran, dans le golfe Persique en février 2010. Le destroyer 1420 tonnes est équipé de systèmes de radars modernes et d’autres appareils électroniques de guerre.
L’Iran a assuré à plusieurs reprises à ses voisins que sa puissance militaire « ne posait pas de menace pour les autres pays, insistant sur le fait que sa doctrine de défense est basée sur la dissuasion ».
Au cours des pourparlers sur le nucléaire iranien, l’Arabie saoudite s’était inquiétée qu’un accord qui laisserait l’Iran avec la capacité d’enrichir l’uranium pourrait déclencher une course aux armements nucléaires au Moyen-Orient, une perspective qui, selon les analystes, déstabilisera davantage cette région.
Le 2 avril, après des mois de négociations, Téhéran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) sont tombés d’accord à Lausanne (Suisse) sur les grandes lignes d’un accord pour imposer des contrôles plus stricts sur le programme nucléaire de Téhéran, dont les puissances occidentales affirment qu’il vise à fournir une bombe atomique à la République islamique. Cette dernière, qui a toujours démenti cet objectif, demande en échange d’un accord la levée des sanctions économiques internationales.
Cependant l’accord du 2 avril ne concernait que les paramètres clés d’un accord global. Les négociateurs se sont donné jusqu’à fin juin pour tenter de régler les détails techniques et juridiques complexes en vue de trouver un accord définitif qui mettrait fin à 12 ans de crise diplomatique internationale sur ce programme nucléaire iranien.

« Doter l’Etat le plus terroriste au monde de l’arme nucléaire »

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a à nouveau fait part samedi soir de ses inquiétudes concernant l’accord sur le nucléaire iranien, estimant que les clauses du document permettraient à la République islamique d’acquérir la bombe atomique.
« Je suis convaincu qu’il en va également de la sécurité mondiale », a estimé M. Netanyahou.
« L’Etat terroriste le plus dangereux de la planète ne devrait pas pouvoir acquérir les armes les plus meurtrières », a-t-il martelé.
Le Premier ministre israélien a par ailleurs déploré le fait que toutes les clauses « problématiques » ont finalement été incorporées dans l’accord, et ce malgré les mises en garde de Jérusalem.
« L’accord ouvre la voie à la bombe au premier état terroriste de la planète », a indiqué Netanyahou, « qui menace Israël, le Moyen-Orient et le monde ».
Selon lui, le document préserve en réalité les capacités nucléaires de l’Iran, plutôt que de les démanteler.

Source JerusalemPlus