Comme nous l’avions écrit à maintes fois, le régime de Bachar Al-Assad, qui a excellé dans la fabrication et la manipulation du terrorisme, a tout fait pour donner une connotation islamique à la révolution, avec la contribution de religieux musulmans et chrétiens, pour se présenter comme le rempart contre le terrorisme et gagner la confiance de l’Occident. Avec cette stratégie, Assad a pu tromper tout le monde un certain temps, et certains, tout le temps. Mais il ne peut pas tromper tout le monde, tout le temps.
En effet, après les exactions commises en Syrie par les islamistes venus de tous horizons, et qui servaient le régime dans la mesure où ils déviaient la révolution et combattaient exclusivement l’Armée Syrienne Libre et les minorités, une nouvelle alliance de rebelles syriens, baptisée « l’Armée des Moujahidines », a déclaré la guerre à l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), mouvement officiellement lié à Al-Qaïda. L’Armée des Moudjahidines a ainsi rejoint d’autres groupes combattant les jihadistes présents en Syrie.
Dans un communiqué publié le 03 janvier, l’alliance affirme que « nous, l’Armée des Moujahidines, promettons de nous défendre et de défendre notre honneur, nos biens, et nos terres, et de combattre l’EIIL, qui a enfreint les règles divines, jusqu’à ce qu’il annonce sa dissolution ». Elle demande aux combattants de l’EIIL de rejoindre les rangs d’autres groupes rebelles, ou de rendre leurs armes et de quitter la Syrie. L’EIIL est en effet accusé de « propager les combats et l’insécurité et de commettre des exactions dans les zones libérées et contrôlées par les rebelles, faisant couler le sang des combattants, les accusant à tort d’hérésie, et les chassant, eux et leurs familles, de zones qu’ils ont contribué à libérer du régime de Bachar Al-Assad ».
L’EIIL a en effet concentré ses combats contre l’Armée syrienne libre, désormais prise en étau entre l’armée du régime et les djihadistes. Elle a particulièrement nui à la révolution et aux forces laïques et/ou modérées en multipliant les vols, les pillages, les enlèvements et la torture. Parmi ces exactions, l’EIIL est accusé d’avoir enlevé le père jésuite italien, Paolo Dall’Oglio, à Raqqa, alors qu’il tentait une médiation. D’autres groupes islamistes dit « les Tchétchènes », dirigés par un iranien qui se présente comme koweïtien, avaient également enlevé les évêques d’Alep pour terroriser les Chrétiens et les pousser à soutenir le régime qui se plait à se qualifier de « protecteur des minorités ». Ce comportement a inquiété les pays qui soutenaient la rébellion, permettant à Bachar Al-Assad de se présenter comme le moindre mal. Pour sa propagande, Assad n’a pas hésité à envoyer la religieuse Agnès-Mariam de la Croix pour le défendre en Occident, mais aussi en Israël.
La Coalition nationale de l’opposition et plusieurs militants de l’opposition politique ont accusé l’EIIL de servir les intérêts du régime en ternissant l’image de l’opposition.
La formation de la nouvelle alliance intervient alors que de violents combats opposent les rebelles à l’EIIL dans les provinces d’Alep et d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie. Après avoir contrôlé le poste de Bab El-Hawa, à la frontière avec la Turquie, l’EIIL tente d’asphyxier l’ASL dans toute la région, et a attaqué les localités d’Al-Atareb et de Maarat Al-Noumane. Mais ses assauts ont échoué.
Source Mediarabe.info