jeudi 16 janvier 2014

Le déficit public d’Israël n’a été que de 3,15% du PIB en 2013


Polémique autour du déficit public en Israël : les chiffres que publie le ministère des Finances confirment les prévisions erronées pour 2013. Pour beaucoup, il s’agit du « flop économique » de la semaine : les prévisions alarmantes du ministre des Finances ne se sont pas réalisées, bien heureusement. Le déficit public s’est monté à 3,15% du PIB israélien en 2013, contre un déficit de 4,65% inscrit dans le budget prévisionnel. En valeur absolue, le déficit s’est élevé à 33,2 milliards de shekels, contre une prévision de 45,7 milliards de shekels, soit un écart énorme de 32%.



DES RECETTES EXCEPTIONNELLES

L’écart entre les prévisions et la réalisation en fin d’année s’explique d’abord par une modification « technique » du calcul du PIB par l’Institut de la Statistique : pour satisfaire aux définitions de l’OCDE, la production nationale israélienne a été relevée de 0,35 points en 2013, ce qui a diminué d’autant la part du déficit dans le PIB.
Deuxième explication : des rentrées fiscales imprévues. La vente de grandes sociétés israéliennes à des acheteurs étrangers, comme la vente de Waze à Google, ainsi que le dégel des bénéfices non distribués par plusieurs multinationales, ont fait rentrer dans les caisses du Trésor israélien des impôts pour un montant record de 6 milliards de shekels au-delà des prévisions. Au total, les recettes fiscales de 2013 se sont élevées à 240 milliards de shekels, au lieu de 234 milliards inscrits dans le budget prévisionnel.
D’autres rentrées d’impôts ont aussi favorablement surpris les experts : les impôts sur le capital se sont élevés à 3,5 milliards de shekels, soit une hausse réelle de 32,7% en un an. Les impôts immobiliers ont augmenté de 17% pour s’élever à 7,8 milliards de shekels en 2013. Les travailleurs indépendants aussi ont payé des impôts qui ont été supérieurs de 30% aux prévisions.

BUDGET MILITAIRE EN HAUSSE

Du côté des dépenses aussi, les coupes budgétaires ont contribué à réduire le déficit public. En 2013, la dépense publique s’est montée à 302 milliards de shekels, contre 309 milliards inscrits dans le budget prévisionnel ; il s’agit donc de 7 milliards de shekels que l’Etat a économisés au cours de l’année écoulée.
Selon le détail des postes budgétaires, c’est la dépense civile qui a été le plus fortement coupée : c’est ainsi que les ministères économiques ont dépensé 4% de moins que selon le budget prévisionnel. En revanche, le budget militaire s’est élevé à 67,5 milliards de shekels, soit 18% de plus que le budget prévisionnel.

DES CHOIX POLITIQUES

Les chiffres du budget que publie aujourd’hui le Trésor israélien révèlent une autre pratique pour réduire le déficit budgétaire : le remboursement des dettes inscrit au budget prévisionnel a été supérieur de 1,4 milliard de shekels aux remboursements effectivement réalisés (49,4 contre 48 milliards de shekels).
Ce « flop » est-il d’une erreur de prévision ou d’un choix politique délibéré ? Pour l’ancien ministre des Finances Youval Steinitz, cela ne fait aucun doute : l’actuel ministre Yaïr Lapid aurait délibérément trompé le public pour créer une panique inutile. Ce qui a justifié des coupes dans les dépenses publiques (comme les allocations familiales) et la hausse des impôts (comme la TVA). Le gouvernement a bien tenté de rectifier le tir en annulant la hausse de l’impôt sur le revenu en 2014, mais sans doute trop tard pour convaincre l’opinion publique israélienne de la justesse de ses choix économiques.

Source Israel Valley