dimanche 12 janvier 2014

Exportations israéliennes : le Trésor prépare des mesures d’urgence


Le recul des exportations commence à inquiéter le gouvernement israélien ; des mesures d’encouragement à l’exportation seraient en préparation. En rencontrant hier les représentants des exportateurs, Yaïr Lapid, le ministre israélien des Finances, s’est voulu rassurant : « nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous aider à surmonter les entraves à votre activité : l’accroissement des exportations contribuera à la croissance et à la baisse du cout de la vie en Israël ».



UN TAUX PLANCHER ?

Les bonnes intentions ne suffisent : avec un shekel surévalué (le dollar est passé en dessous de la barre des 3,5 shekels) il devient de plus en plus difficile pour les entreprises israéliennes de maintenir leur compétitivité sur les marchés étrangers. Les exportateurs demandent à la fois des mesures immédiates pour relever le taux de change du dollar à 3,8 shekels, ainsi que des mesures pour dynamiser les exportations à plus long terme.
Une des mesures envisagées par la banque centrale et le ministère des Finances serait la fixation d’un taux plancher pour le dollar. Récemment, des pays occidentaux ont eu recours à la fixation des taux de change pour éviter les fortes fluctuations de leur monnaie, comme la Suisse qui avait fixé en 2011 un taux plancher du franc à 1,20 euros. En Israël, cette proposition ne fait pas l’unanimité parmi les économistes, mais des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour réclamer un taux minimal pour le dollar (par exemple 1dollar = 3,5 shekels).

GARANTIE DE L’ÉTAT

Autre mesure envisagée pour freiner la surévaluation du shekel: la taxation des mouvements spéculatifs. Aujourd’hui, les capitaux étrangers qui sont investis en Israël dans des obligations d’Etat sont exemptés de l’impôt sur les bénéfices. Jusqu’à présent, le Trésor s’oppose à cette mesure qui, selon ses experts, n’aurait pas d’incidence sur le taux de change.
De leur côté, les entreprises israéliennes demandent l’augmentation de la garantie de l’Etat pour le financement de leurs exportations. Selon eux, l’Etat doit davantage intervenir pour soutenir les exportations israéliennes en multipliant les mesures de garantie, comme : l’assurance prospection, l’assurance-risque exportateur, l’assurance-crédit l’assurance change et la garantie des investissements. Selon le ministre des Finances, ce sujet fait désormais partie des priorités économiques du gouvernement.

MESURES ADMINISTRATIVES

Reste que des mesures administratives pourraient aussi freiner l’afflux de capitaux spéculatifs en Israël. C’est ainsi que Dan Proper, le patron des industries agroalimentaires Osem, propose de bloquer pendant 48 heures toute demande de change pour un montant supérieur à 20 millions de dollars : pour le spéculateur qui anticipe une baisse du billet vert, un retard de deux jours pourrait être dissuasif.

Source Israel Valley