Des manuscrits vieux de plus de mille ans ont été trouvés dans une grotte près de la ville de Balkh, dans le Nord de l’Afghanistan. Une partie d’entre eux ont été rachetés à un collectionneur par la Bibliothèque nationale d’Israël, située à Jérusalem. C’est un véritable trésor, extrêmement rare, qu’Israël a acquis récemment, témoignant d’une vie culturelle juive très riche en Orient au cours du Xe siècle, à l’époque du Rav Saadia Gaon, dont on n’avait jusqu’à présent aucune trace. Ils seront présentés pour la première fois au public la semaine prochaine par la Bibliothèque nationale.
Cette découverte est considérée comme la plus importante depuis celle de la Guenizah du Caire, à la fin du XIXe siècle, comportant 200 000 manuscrits juifs datant de 870 à 1880, écrits en hébreu, arabe et araméen, et des manuscrits de la Mer Morte.
La transaction a été menée par le Professeur Haggai Ben-Shammaï, de l’Université Hébraïque de Jérusalem. Il a racheté ces documents à des négociants européens qui les avaient eux-mêmes acquis auprès de commerçants locaux.
Pour l’instant, la Bibliothèque nationale d’Israël n’a pu se procurer qu’une trentaine de manuscrits. Il y en aurait encore des centaines d’autres transcrits sur du papier, miraculeusement préservés grâce, sans doute, au climat de la région. Pour leur datation, les savants ont utilisé le Carbone 14.
Il s’agit pour l’essentiel de textes portant sur des échanges commerciaux et des questions juridiques. Écrits en arabe ou en perse, ils permettent d’imaginer l’existence quotidienne des Juifs de cette époque éloignée. Il existe également quelques commentaires en judéo-arabe du Rav Saadia Gaon sur le livre d’Isaïe.
Le prof. Ben-Shammaï a précisé qu’il avait acquis par ailleurs des photocopies d’autres textes que la Bibliothèque nationale n’avait pas encore pu acheter.
Y figureraient notamment un livre de Halakha caraïte datant de 1200 ans, d’autres écrits du Rav Saadia Gaon. Il y aurait également des traductions de passage de la Tora en judéo-perse, des chants liturgiques et des Midrachim qui donnent des indications non seulement sur la vie des Juifs de cette époque mais également sur leurs préoccupations spirituelles.
Source Chiourim