mardi 5 novembre 2013

Livni opposée au développement des constructions en Judée-Samarie


La négociatrice en chef de la délégation israélienne aux pourparlers de paix avec les Palestiniens et ministre de la Justice Tzipi Livni a déclaré lundi qu'elle n'acceptera pas que les tentatives de constructions dans les Territoires atteignent le "stade de non-retour". Tzipi Livni s'exprimait dans les studios d'i24News où elle était l'invitée du journal de la matinée en langue anglaise. Elle a souligné que, tout en comprenant certaines idées de la droite religieuse, elle ne peut pas accepter la poursuite de l'expansion des constructions dans l'espoir que cela pourrait permettre d'éviter à Israël de rendre des territoires à un futur Etat palestinien.


"Il y a une chose que je ne peux accepter, c'est un petit groupe au sein de la société israélienne qui croit en un Grand Israël. Je respecte leur point de vue bien que je sois en désaccord avec eux. Ce groupe est opposé à l'établissement d'un Etat palestinien sur la rive occidentale du Jourdain, ce qui est une position légitime. Mais je n'accepterai jamais l'idée qu'ils continuent leur politique de construction afin d'atteindre le stade de non-retour", a affirmé Tzipi Livni.
La négociatrice en chef a fait cette déclaration après l'annonce par le ministre du Logement Uri Ariel (aile droite du parti nationaliste religieux Foyer juif) de l'approbation d'un projet de construction de 1.700 unités de logements à Jérusalem-est et en Judée-Samarie.
Le parti d'Uri Ariel est opposé à la création d'un Etat palestinien, alors que Tzipi Livni mène des négociations avec les Palestiniens sous les auspices des Etats-Unis pour aboutir à la création d'un Etat palestinien sur certaines parties de la Judée-Samarie.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry doit arriver en Israël mardi pour redonner un nouvel élan aux pourparlers.
"Il s'agit de l'unique alternative possible pour l'avenir de l'Etat d'Israël", a ajouté Livni en évoquant les négociations. "Nous n'allons pas décider quelle est la version la plus juste. Nous allons prendre des décisions pour l'avenir. Nous avons tous le même objectif, celui de mettre fin à des décennies de conflit", a-t-elle ajouté en évoquant les positions israélienne et palestinienne.
Interrogée sur sa sécurité après des vives attaques contre elle ces dernières semaines par les opposants aux pourparlers, Tzipi Livni a souligné s'être inquiétée lorsque quelqu'un a récemment craché sur un député de son parti Hatnouah. "Cela me rappelle dans une certaine mesure la période pendant laquelle l'aile droite religieuse agissait contre Itzhak Rabin", a-t-elle souligné se réferrant aux incitations à la haine contre le Premier ministre Itzhak Rabin durant les mois qui ont précédé son assassinat il y a 18 ans jour pour jour en raison de sa signature des accords d'Oslo avec les Palestiniens.
Dans le meme temps, la députée du Meretz (gauche) Zehava Galon a indiqué dans un communiqué que les Etats-Unis vont s'apprêter à proposer leur propre plan de paix basé sur les frontières de 1967 et sur des échanges de territoires. Mme Galon souligne avoir pris connaissance de ce projet après une rencontre avec de hauts responsables américains et palestiniens qui ne fondent pas de grands espoirs dans les négociations en cours .
Selon Galon, ce plan devra être présenté en janvier et va proposer des solutions aux principaux points litigieux. Il tracera les frontières entre Israël et le futur Etat palestinien, le long de la ligne qui sépare Israël de la Cisjordanie avant la guerre de 67. Ce projet prévoit également un calendrier et sera le plan de paix de Obama, un pendant à celui de l’ancien président démocrate Bill Clinton, a-t-elle précisé.
Selon Mme Galon, les Américains estiment que le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ont suffisamment de soutien au sein de leur opinion publique respective pour faire adopter ce plan.
L’ancien conseiller à la sécurité national de Netanyahou, Yaakov Amidror avait averti dimanche qu'en cas d'échec des négociations avec les Palestiniens, la pression sur Israël va s'accroitre et le pays risque d'être de plus en plus isolé.

Source I24News