mardi 19 novembre 2013

François Hollande : visite au coeur de la Silicon Valley en Israël

 

François Hollande a démarré une visite d’Etat au Proche-Orient. Accompagné d’entrepreneurs IT français, il va découvrir l’incroyable vitalité de l’économie numérique locale. En visite d’Etat de trois jours en Israël et dans les Territoires Palestiniens, le Président de la République François Hollande a notamment fait le voyage avec une cinquantaine de patrons français, en quête d’inspiration pour découvrir l’incroyable vitalité de l’économie numérique d’Israël… 

Un tout petit pays, par la taille et la population, enchâssé au cœur d’une région marquée par la violence et le chaos des armes…
Mais un grand pays par ses ingénieurs, ses universités au premier rang desquelles l’Institut Technion de Haïfa que nous avions découvert sur place il y a un an (voir encadré ci-dessous), ses chercheurs et ses entreprises rachetées en nombre ces derniers temps par des grandes firmes américaines…
La dernière en date est sans doute PrimeSense, connue pour avoir imaginé et conçu des capteurs visuels 3D et le périphérique Kinect de la console de jeu Xbox de Microsoft, qui aurait été rachetée par Apple.
Il faut dire qu’Israël consacre chaque année plus de 6 % de son PIB à la R&D, contre en moyenne 2% en Europe, et que sa croissance continue de dépasser les 4% depuis plusieurs années… Ceci expliquant partiellement cela.
De quoi interpeller François Hollande, qui doit inaugurer ce mardi, avec son homologue israélien Shimon Pérès, la deuxième édition de la « Journée de l’Innovation Israël-France » au Dan Hôtel de Tel-Aviv.
L’occasion de visiter plusieurs start-up du cru, quelques mois seulement après une visite similaire au cœur de la Silicon Wadi (la Silicon Valley israélienne) par…Barack Obama.
Comme il est de coutume lors de ses visites d’Etat dans un pays étranger, le Président français a donc constitué autour de lui un groupe de chef d’entreprises (notamment Guillaume Pépy, Président de la SNCF,) avec l’ambition de signer des contrats importants.
Mais parmi les cinquante chefs d’entreprises qui l’accompagnent, de nombreux représentants du numérique sont présents.
Fleur Pellerin, ministre en charge des PME, de l’innovation et de l’Economie numérique, fait partie de la délégation.
On trouve également Benoit Thieulin, fondateur de la Netscouade et président du Conseil National du Numérique, Herve Kabla (Blog Angels), Nicolas Vedovato (entrepreneur.fr), Benjamin Benita (Univers Vienne), Simon Gerard (Weforge), Ilan Benhaim (Vente-Privée), Gael Duval (JeChange.fr) Yoram Moyal (Buzzcard), Denis Jacquet (Edufactory), Deborah Elalouf (Tralalere) ou Itai Cellier (Polantis).
Tous participeront à cette « Innovation Day » qui ouvre ses portes le 19 novembre (450 inscrits).
Beaucoup de jeunes patrons français, présents lors de ce voyage organisé, disent vouloir découvrir ainsi ce pays surnommé la “Startup Nation”, et faire des affaires, sans se mêler de politique et de géopolitique.
Organisé en collaboration entre Ubifrance, les Services économiques de l’Ambassade de France et l’Export Institute, l’évènement semble donc promis à un joli succès.
A la hauteur des nombreux enjeux de la planète (Israël a un tout petit marché intérieur et cible toujours l’export) et des nombreuses entreprises françaises (Veolia, Orange, JC Decaux, etc.) déjà présentes sur place.
Les géants US de l’IT sont tous peu ou prou implantés en Israël. Certains depuis longtemps (Intel, Motorola, Microsoft, …) d’autres plus récemment (Google, Apple).
Et tous bénéficient d’un écosystème puissant, reposant à la fois sur un capital-risque efficace (voir l’interview Qualcomm Ventures) et sur une hallucinante proportion de chercheurs/universitaires/ingénieurs rapportée à la population.
A noter que cette journée de l’Innovation Israël-France suit de quelques semaines un autre évènement couronné de succès qui a eu lieu du 14 au 17 octobre dernier, toujours à Tel-Aviv.
Le salon DLD y était consacré à l’innovation dans l’industrie high-tech et l’Internet. Et des centaines de startups et d’investisseurs s’y  sont rencontrés.
Ouvert à tous les pays, l’évènement a été sponsorisé par Orange et la France y était très présente aussi bien du côté des intervenants, des entreprises que des investisseurs.
L’institut Français, avec le nouvel ambassadeur de France en Israël, ont aussi organisé un cocktail en marge de l’évènement.
Et Yossi Vardi (pionnier du high-tech local, avec ICQ notamment) y a annoncé son intention d’organiser prochainement un DLD symétrique en France.
Parmi les entrepreneurs français présents à cet évènement d’octobre, Guillaume Rocques (responsable des relations avec les développeurs pour le compte de Salesforce dans la zone EMEA) a expliqué au sujet d’Israël : « C’est un pays où les gens sont très accessibles, il n’y a pas de barrière hiérarchique ce qui permet de faire des rencontres et parfois de concrétiser des projets avec des start-up. »
Il a ajouté : « Nous sommes aussi venus pour prendre la température dans le futur du Cloud et rencontrer cet écosystème. Pari réussi, ce n’est pas le premier évènement pour nous en Israël, nous avons organisé quelque chose il y a quelque mois déjà, mais c’est une première à DLD. Nous sommes ravis, tellement bien que nous envisageons de sponsoriser le prochain DLD, mais c’est encore un projet. Enfin nous avons trouvé des startups avec lesquelles nous serions intéressé de collaborer. »
En novembre 2012, j’ai personnellement rencontré des acteurs de la Silicon Wadi pendant quelques jours et pu visiter le Technion, l’Institut technologique israélien dont les fondations remontent à 1924 (soit 24 ans avant la création de l’Etat d’Israël).
Aujourd’hui, les étudiants du Technion ont le choix entre 19 Facultés proposant plus de 100 programmes dans les trois cycles d’enseignement supérieur (voir interview d’une étudiante francophone ci-dessous).
Le Technion offre aux étudiants des second et troisième cycles, ainsi que des cycles post-doctoraux et la possibilité de poursuivre leurs recherches dans les domaines suivants : science, ingénierie, médecine, gestion industrielle, architecture, urbanisme, éducation.
L’informatique et le numérique y ont bien entendu une place prépondérante, aussi bien de façon transversale aux domaines de recherches, que via une faculté propre.
Parmi les grands succès de ces dernières années, on retrouve beaucoup de diplômés du Technion, ainsi que de nombreux prix Nobel (médecine, chimie, etc.)
Fleur Pellerin avait conclu il y a un peu moins d’un an le colloque scientifique de l’association Technion France, baptisé « Le Technion relève les enjeux du numérique pour un monde nouveau »,  en soulignant l’importance du rapprochement entre industriels et chercheurs, et en présentant le Technion comme un exemple à suivre.
« C’est grâce à un programme de collaboration entre l’Université et l’industrie que la coopération scientifique et technologique est tant stimulée », avait-t-elle déclaré.
« C’est grâce à eux que pourront se diffuser le savoir et les pratiques de leurs pays d’origine, et c’est également grâce à eux que des relations durables entre les pays pourront être établies. »
Source IT Expresso