Mahmoud Abbas a planifié ce qu'il appelle une intifada civile pour le 15 avril prochain, à la veille du Yom Hazikarone – la journée du souvenir des morts durant les guerres menées par le pays – et de Yom Haatsamout, la fete de l'Indépendance.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, durant sa visite de quelques jours au Proche orient, rappellera sans doute à Mahmoud Abbas l'engagement qu'il a pris vis-à-vis de Barack Obama lors de leur dernière rencontre le 21 mars à Ramallah : s'abstenir de toute action violente tant que les Etats-Unis tentent de relancer les négociations directes en les deux parties – si tant est que Mahmoud Abbas n'ait jamais eu l'intention de tenir cet engagement.
Mais Abbas maintiendra ce qu'il appelle l' "intifada non violente" qui consistera "seulement", selon lui, en marche de protestations, incendie de drapeaux israéliens et blocage de routes sans oublier les mises en scène de grèves de la faim collectives.
Sans oublier certainement les jets de pierres et cocktails molotov sur les forces de sécurité palestinienne, avant qu'elles n'atteignent les militaires israéliens.
Ces dernières semaines, Abbas et les leaders du Fatah n'ont eu de cesse d'attiser toute manifestation populaire dans les territoires de l'Autorité palestinienne, pour aboutir à un climat d'agitation qui accompagnera la première rencontre entre israéliens et palestiniens que John Kerry espère mettre sur pieds dans les prochaines semaines.
pour les prochains mois.
La situation pourrait bien entendu échapper au contrôle de ceux qui l'ont initiée, mais Mahmoud Abbas considère qu'il n'a plus le choix si il veut survivre politiquement: il doit orienter la rue palestinienne sur les pas du printemps arabe; et pour éviter que ce mouvement ne se développe contre son administration, il doit l'organiser contre Israël.
En août 2000, alors qu'il se rendait à Camp David pour un ultime round de négociations avec Ehud Barak – alors Premier ministre – Yasser Arafat avait déjà planifié le déclenchement de la seconde intifada, la première opération à large échelle destinée à tuer essentiellement des civils israéliens.
La seconde intifada, un échec sur le terrain pour les palestiniens, a apporté à Arafat gloire et renommée.
Abbas semble avoir choisi la double voie de son prédécesseur, négocier tout en faisant monter la pression de la violence.
Dans le même temps qu'il appelle à une "intifada non violente" – pouvant difficilement appeler à la violence sauf à perdre tout soutien occidental, y compris le soutien financier – il organisera, ou fera organiser, une montée en puissance de la violence et des affrontements… tout en participant aux démarches initiées par les américains.
Comme Arafat l'avait fait avec l'ancienne secrétaire d'Etat Madeleine Albright
A la différence d'Arafat, Mahmoud Abbas n'a pas besoin de martyrs pour commettre des attentats suicide; la moindre violence sera imputée à Israël, servira à faire condamner l'état hébreu, et alimentera les troubles.
A l'image du décès d'Abu Hamadiyeh - condamné à la prison à vie pour son implication dans un attentat contre un café de Jérusalem en 2002 -, décédé la semaine dernière dans un hôpital israélien où il était soigné des suites d'un cancer de la gorge.
Abbas a immédiatement accusé Israël de "négligence criminelle", des milliers de prisonniers palestiniens ont immédiatement déclenché une vague de troubles dans les prisons qu'Israël a du réprimer.
Mahmoud Abbas observe et attend tout ce qui pourra désormais alimenter le feu au cours des prochaines semaines.
N'importe quel incident peut dégénérer et transformer son "intifada civile" en une spirale de violences incontrôlables.
Peu lui importe s'il sait qu'il n'est pas certain qu'il pourra remettre le couvercle sur la marmite qu'il s'apprête à faire bouillonner.
Tout ce qui peut faire oublier la banqueroute politique, économique, sociale de l'Autorité palestinienne le sert.
Source Israel Infos