mercredi 14 novembre 2012
Enquête sur la mort d’Arafat: mais pourquoi la Russie veut-elle tellement superviser l’affaire ?
Les travaux pour ouvrir la tombe du terroriste palestinien Yasser Arafat en vue de prélèvements sur sa dépouille pour déterminer les causes de sa mort ont commencé ce mardi. «Ils ont commencé aujourd’hui à enlever du ciment et de la pierre du mausolée d’Arafat et les travaux continueront pendant au moins quinze jours», a précisé cette source sous le couvert de l’anonymat, indiquant qu’ils se dérouleraient en plusieurs phases.
«Les opérations se poursuivront jusqu’à atteindre la couche de terre qui recouvre le corps et ne sera enlevée qu’à l’arrivée des juges français, des experts suisses et des enquêteurs russes», a-t-on souligné. De grandes bâches ont été installées lundi autour du mausolée, dissimulant la tombe aux regards, ainsi qu’à l’entrée de la Mouqataa, siège de la présidence à Ramallah.
Des magistrats et des policiers se rendront en Judée-Samarie, du 25 novembre au 1er décembre. La Commission rogatoire internationale (CRI) délivrée par les juges de Nanterre, pose les jalons d’une enquête au-delà des frontières.
Les magistrats français, accompagnés de policiers de la brigade criminelle et d’un médecin légiste, se rendront ainsi à Ramallah. Ils seront supervisés par des enquêteurs russes. Et avec l’aide des autorités palestiniennes, ils devront « procéder à l’exhumation du corps de Yasser Arafat et [le] transférer dans un institut médico-légal aux fins de prélèvements ». Ces analyses seront effectuées à Paris par Toxlab, le laboratoire déjà chargé d’examiner les éléments médicaux saisis à l’hôpital Percy de Clamart, lieu du décès en 2004. Les résultats de ces expertises devraient être connus au début de 2013.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, s’est prononcé publiquement dimanche en faveur d’une exhumation de Yasser Arafat pour élucider son «décès mystérieux» dans un hôpital militaire français le 11 novembre 2004, dévoilant des contacts avec la Russie sur ce dossier. «Nous sommes actuellement en contact avec les enquêteurs français, les experts suisses, ainsi que le gouvernement russe, pour ouvrir le mausolée du président Yasser Arafat», a déclaré Mahmoud Abbas dans un discours à Ramallah à l’occasion du huitième anniversaire de la mort d’Arafat. Mais Abbas n’a pas toujours été en faveur de l’ouverture de la tombe. D’ailleurs, un blogueur américain a dénombré 17 déclarations du leader palestinien sur l’exhumation d’Arafat. 10 étaient contre et 7 pour. C’est ce que l’on peut appeler une girouette (le blogueur précise que les déclarations « pour » et « contre » se faisaient les unes après les autres, pas à des périodes différentes).
Les enquêteurs auront d’autres objectifs à Ramallah: récupérer des vêtements du défunt, identifier et entendre les personnes « ayant travaillé » avec Arafat et « ayant été à sa proximité entre le 1er janvier et le 28 octobre 2004″. Ils iront ensuite en Suisse saisir les rapports réalisés en mars 2012 par le laboratoire qui a détecté des traces de polonium 210 dans ses effets personnels. Enfin, le 8 octobre, les magistrats ont lancé une troisième CRI à destination de Tunis, dont le but serait, notamment, d’interroger l’ancien neurologue d’Arafat, Fayçal Hentati, qui l’a accompagné jusqu’au dernier jour.
Mais à propos, pourquoi les russes ont réclamé un droit d’accès et de supervision dans cette enquête ? Y a t-il un lien avec le fait que du « Polonium » a été retrouvé dans les précédentes analyses sur la mort d’Arafat ? Ce fameux poison très utilisé par le Kremlin est-il celui qui a tué Arafat ou est-il réellement mort du SIDA dont il était porteur du virus depuis plusieurs années ?
Source : Jss News