jeudi 22 novembre 2012

Ahmed Djabari ou la personnification du Mal



Les Israéliens ont découvert le visage d'Ahmed Djabari il y a un peu plus d'un an, lorsqu'il accompagnait Guilad Shalit dans ses derniers pas de détenu du Hamas.



Et pour cause : si Guilad Shalit a été capturé et s'il est resté si longtemps en détention, c'est avant tout à Djabari qu'il le doit. Et mercredi, lorsque les premières images du véhicule incendié du chef d'état-major du Hamas ont été diffusées sur les chaînes de télévision, beaucoup se sont souvenus avant tout du mal que celui-ci avait causé pendant plus de cinq ans à l'ex-soldat franco-israélien et d'emblée, cette opération « Colonne de nuée » leur a paru plus que jamais justifiée.



Djabari est né il y a 52 ans dans la bande de Gaza, où sa famille, originaire de Hévron, s'était réfugiée après un règlement de compte. Membre du Fatah depuis le lycée et jusque dans les années 80, il rejoint le Hamas alors qu'il purge une peine de treize ans d'emprisonnement en Israël pour activités terroristes. C'est en prison qu'il rencontre les chefs de l'organisation terroriste islamique : Abdel Aziz Rantissi, Ibrahim Makadma, Ismaïl Abou Shneb et Sala'h Ch'hadé, qui dirigera plus tard la branche armée du mouvement et qui deviendra son mentor.



Mais Djabari ne se contente pas de développer son réseau social en prison. Il y apprend à parler couramment l'hébreu tout en intégrant une haine viscérale pour tout ce qui touche à Israël et aux Juifs. En 1995, il est libéré de prison et entame sa « carrière » au sein du Hamas, tout d'abord dans des postes administratifs. Très vite, il tisse des liens familiaux avec la direction du mouvement terroriste : lui-même marié avec la fille d'Abdel Aziz Rantissi, fondateur du Hamas éliminé par Tsahal en 2004, il marie son fils avec la fille de Sala'h Ch'hadé, éliminé en 2002 par Tsahal. En 1998, c'est l'Autorité palestinienne qui le jette en prison pour deux ans et en 2000, alors que l'Intifada débute, il est nommé adjoint du commandant des Brigades d'Izzedine Al Qassam, Sala’h Ch'hadé. Après l'élimination de ce dernier, c'est Muhammad Def qui le remplace. Et lorsqu'en 2006, Tsahal blesse Def très grièvement, Ahmed Djabari comprend que sa patience a porté ses fruits puisqu'il devient de facto le chef de la branche armée du Hamas.



Djabari transforme la milice terroriste en véritable mini-armée munie d'un arsenal militaire sophistiqué et hiérarchisée selon un organigramme vraisemblablement calqué sur celui du Hezbollah. C'est de là que provient le surnom de Djabari, « chef d'état-major du Hamas ». Djabari sera le cerveau de nombreux attentats visant Tsahal et la population civile israélienne. Et il participera très activement à la prise de pouvoir du Hamas à Gaza en 2007. Mais c'est surtout l'enlèvement de Guilad Shalit qui contribuera à sa célébrité. Durant les cinq ans de la captivité du soldat israélien, Djabari sera considéré comme celui qui l'a à la fois détenu et « protégé » afin d'en tirer un profit maximal. C'est lui qui dirigera les négociations en vue de la libération d'un millier de prisonniers en échange de Shalit. Le 14 novembre 2012, un peu plus d'un an après, Djabari, trop imprudent est éliminé à Gaza. Trois jours plus tard, le Hamas s'est empressé de nommer à ce poste « risqué » Marouane Issa, qui était jusque-là chef des opérations armées du Hamas…

Source Hamodia