Alors qu’une bataille acharnée oppose en France partisans et opposants au Burkini, en Israël, alors qu’un concert, organisé sous l’égide du Ministère de la Culture et des sports, se déroulait dans la station balnéaire d’Ashdod, Hanna Goor a été contrainte par les organisateurs de quitter la scène, parce qu’elle portait un haut de Bikini !....
L’histoire s’est déroulée vendredi dernier, mais Hanna Goor ne s’est pas encore remise de l’humiliation vécue. La chanteuse israélienne, pas vraiment une rebelle, déifiant l’ordre établi, et qui affiche régulièrement son soutien à l’état d’Israël, avait été conviée, avec son groupe, à venir exercer ses talents, sur la plage d’Ashdod, une cité située au Sud d’Israël, non loin de la bande de Gaza. Un chapiteau avait été dressé sur la plage, et plusieurs chanteurs et groupes devaient s’y produire dans une ambiance estivale et festive.
Alors que la chanteuse, ancienne candidate, en 2004, du show « a star is born », télé-crochet israélien, chargé d’ « ouvrir » le concert, entamait son second titre, voila que des organisateurs ont surgi sur scène, pour y exercer le rôle de maître-censeurs…
Un des producteurs du concert a interrompu la musique et demandé fermement à la chanteuse de se « rhabiller ». Hanna Goor était vêtue pour l’occasion d’une chemise ouverte, sur un haut de maillot de bain bikini. Inconvenant et« impudique » selon le terme selon le producteur, qui voulait que le jeune femme ferme sa chemise.
Hanna Goor, elle ne voyait rien de mal, ni de provoquant dans sa tenue, et a refusé. Alors l’organisateur l’a tout simplement virée de la scène, lui demandant d’arrêter tout net son tour de chant. Tout cela à cause d’un tour de poitrine généreux.
« Peut-être si j’avais eu une poitrine plus petite, a ironisé la chanteuse, rien de cela ne se serait passé, mais je ne voyais pas pourquoi j’aurais du céder à une telle injonction a déclaré la jeune femme à un média local « Ashdodnet ». Je ne pouvais pas accepter cette incohérence, d’être invitée à un festival de bord de mer, où les spectateurs arrivaient de la plage, sans être moi-même autorisée à porter un maillot de bain.
Il ne pouvait y avoir de double règle pour les artistes et ceux venus les voir. Et la chanteuse remontée d’ajouter: « Je n’avais jamais vu cela, dans tous les festivals de musique, les concerts du monde, les artistes sont autorisés à porter ce qu’ils veulent ».
Hanna Goor se dit triste, et avoir subi une humiliation désolante. « L’organisateur a prétexté, que ma performance ne respectait pas l’ensemble du public venu assister au show. et qu’il était nécessaire que je quitte immédiatement la scène, alors qu’en aucun cas je n’ai cherché une quelconque provocation, c’était simplement une question de confort, et d’ambiance, c’est l’été, on était sur la plage, et il faisait chaud, rien de plus. Le fait que j’ai des seins ne devrait en rien interférer, et suggérer que mon attitude ait pu être grossière, exagérée, ou provocante »
La chanteuse en colère estime qu’il ne devrait être question qu’un promoteur de concert décide de la garde-robe et des costumes de scène, des chanteurs. Mais elle a vu que dès lors qu’elle ne ne se soumettait pas au diktat, la situation aurait pu mal tourner.
« J’ai eu le droit de finir ma chanson alors que le promoteur attendait avec un officier de police à ses cotés . La chanteuse n’a pas voulu créer d’incident embarrassant et a accepté la rage au coeur de mettre un terme à son passage sur scène. Mais elle a trouvé cela déprimant et insultant. « C’est une véritable atteinte à la liberté d’expression » .
En guise de réponse, droit dans ses bottes, le Ministère de la Culture a argué de son bon droit, expliquant qu’il s’agissait d’un show organisé avec des fonds gouvernementaux, adressé à tous, et que « Hanna Goor n’avait pas manifesté le respect nécessaire pour le public », et qu’il était fondé dès lors de lui demander de partir.
Le ministère a fait savoir fait savoir sans rire, qu’il va édicter des règles précises qui seront transmises à tous les producteurs associés à des concerts organisés et financés par les autorités, pour spécifier aux chanteurs, -sic- la manière dont ils devraient s’habiller, et qu’en aucun cas une chanteuse ne devait s’afficher à nouveau ainsi…
Ainsi va (où ne tourne plus très rond) le Monde !
Frédéric Helbert
Source Tribune Juive