vendredi 20 novembre 2015

Paracha Vayetsé : observer et apprendre des Tsadikim

 
 
Dans la paracha Vayétsé, il est écrit : « Yaacov sortit de Béer Chéva et il alla à ‘Haran » (Beréchit 28,10). Rachi explique, sur les mots « Yaacov sortit » : Il aurait suffi de dire : « Yaacov alla à ‘Haran ». Pourquoi évoquer son départ ? En réalité, cela nous apprend que le départ d’une personne vertueuse a un effet sur l’endroit qu’elle quitte ; car lorsqu’une telle personne réside dans une ville, elle est son éclat, sa splendeur, sa magnificence...

Et au départ du tsadik, cet éclat, cette splendeur, cette magnificence se retirent.
Rachi explique les mots, apparemment superflus, de la Thora qui nous relate le départ de Yaacov Avinou de Béer Chéva. La Thora est « redondante » pour nous enseigner que le départ d’un tsadik tel que Yaacov crée un grand vide. Le Kli Yakar demande pourquoi la Thora choisit de nous apprendre cela précisément lors du départ de Yaacov.
Ce n’est pourtant pas la première fois qu’un tsadik quitte un endroit – Avraham et Its’hak aussi voyagèrent dans leurs vies… [1]
Pour répondre à cette question, il convient de noter la particularité du départ de Yaacov ; ce fut la première fois qu’un tsadik quittait un endroit où d’autres tsadikim restaient. Quand Avraham et Its’hak voyagèrent, aucune autre personne méritant le titre de « tsadik » ne restait dans la ville, mais cette fois, Its’hak et Rivka étaient toujours à Béer Chéva.
En quoi cela nous aide-t-il à répondre à notre question ?
Nombreuses sont les personnes qui n’apprécient pas le tsadik à sa juste valeur ; cela concerne les réchaïm (les méchants) qui méprisent le tsadik et le considèrent comme un obstacle les empêchant d’assouvir leurs désirs, mais aussi ceux qui ne sont pas réchaïm et qui n’estiment néanmoins pas la grandeur du tsadik.
De telles personnes ne réaliseront pas à quel point son départ est une perte. Seule une âme noble peut vraiment apprécier la valeur d’un tsadik et ressentir le vide qui se crée lors de son départ. Ainsi, la Thora nous enseigne cette leçon concernant la valeur inestimable d’un tsadik, précisément lorsque d’autres tsadikim restaient dans le lieu que quittait le tsadik — la première occasion fut le moment où Yaacov quitta ses parents.
L’un des enseignements intéressants que nous pouvons déduire de cette explication est que le fait de reconnaître les qualités d’une personne est une qualité en soi. Quelqu’un qui est très sensible aux bons traits de caractère sera plus probablement à leur recherche et les remarquera chez les autres. La manière la plus évidente de mettre ceci en application est de tenter d’apprendre des tsadikim qui vivent dans notre entourage.
Cela implique le fait de leur parler autant que possible, mais aussi d’observer tout simplement leurs actions et leur façon de parler au jour le jour. C’est ainsi que l’on peut s’instruire quant au comportement à adopter dans bon nombre de situations dans la vie.

[1] Kli Yakar, Beréchit 28:10. Il rapporte deux réponses. Celle énoncée ici est similaire, quoique pas tout à fait identique, à sa seconde réponse.
 
Rav Yehonathan GEFEN

Source Torah Box