vendredi 27 novembre 2015

Paracha Vayichla'h : Tu as trébuché par ta faute !

       
« Ya’aqov fut fort effrayé, plein d'anxiété » (Béréchit 32,8). Dans son Da’at ‘Hokhma ou Moussar, rav Yérou’ham Leibovitz note qu’à de nombreuses reprises, nous constatons une profonde appréhension chez nos patriarches quant aux conséquences de leurs fautes...

Rachi le souligne distinctement dans notre paracha : « [Ya’aqov] craignit que la faute ne l’ait souillé. » Bien plus ! Il s’avère que seule la perspective d’avoir commis une faute – à l’exclusion de tout autre danger – était capable de susciter chez eux un sentiment de peur. De tout leur être, ces hommes étaient imprégnés de la conscience qu’un tourment ne peut avoir d’origine autre que la faute. Toute autre explication n’était à leurs yeux que d’improbables faux-semblants.
Le jour où, chez rav Houna, quatre cents fûts de vin tournèrent à l’aigre, les Sages eurent à cœur de chercher l’origine véritable de cette perte et de concert avec lui, ils examinèrent sa conduite jusqu’à y découvrir une certaine anomalie (Bérakhot 5b).
Or, pourquoi ne chercha-t-on pas plutôt une cause « naturelle » capable d’expliquer « rationnellement » les circonstances de l’incident ? Simplement parce qu’une telle cause n’existe pas ! Jamais le soleil ne ferait aigrir le vin si la faute de l’homme ne le précédait pas. Nos maîtres nous enseignent en effet que « ce n’est pas le serpent, mais ce sont les fautes qui tuent les hommes » (Bérakhot 33a), car la faute est la source de tous les maux, tel un poison qui s’infiltre insidieusement dans nos vies.
Lorsqu’il évoquait le congrès général de la « Agoudat Israël », tenu à Marienbad en 1937, rav Eliyahou Lopian zatsal ne manquait jamais de rappeler la vive impression qu’avaient laissée les propos prononcés par le « Rav de Ponioviezh », rav Yossef Chlomo Kahaneman zatsal, lors de la clôture du congrès.
Après plusieurs jours de longues discussions sur des questions communautaires capitales, déterminantes pour l’avenir du peuple juif, arriva enfin l’heure de la conclusion, supposée clore les débats. Pour ce moment décisif s’il en est, la parole fut donnée au Rav de Ponioviezh, qui développa la parabole suivante : « Essayons de nous imaginer qu’un incendie éclate dans une maison dans laquelle un homme dort paisiblement.
Pendant que la maison part en fumée, les voisins observent la scène et s’interrogent sur le meilleur moyen de sauver des flammes l’homme endormi. Certains proposent de faire sortir le lit, mais celui-ci, trop large, ne pourrait pas franchir la porte d’entrée. On fait alors appel à des pompiers qui tentent, à l’aide de haches et de masses, de pratiquer dans la maison incendiée une ouverture plus large…
Vint à passer un homme avisé. Aussitôt qu’on lui eut expliqué les détails de l’affaire, il explosa : “Sots ! Ne voyez-vous pas que vous perdez votre temps ! Si nous devons attendre que la porte d’entrée soit élargie, il n’y aura peut-être plus personne à sauver ! Allez donc immédiatement réveiller cet homme pour qu’il échappe au danger qui le menace !“ »
« Nous-mêmes, poursuivit rav Kahaneman, sommes en tous points identiques à ces hommes stupides. Nous sommes assis ici depuis plusieurs jours à débattre des résolutions qui pourraient libérer le peuple juif de ses tourments. Mais mes frères, la terre tremble déjà sous nos pieds !
L’unique cause de toutes nos souffrances, ce sont nos nombreuses fautes ! Si le peuple juif décidait de se repentir, tous ces malheurs nous seraient épargnés et nous n’aurions plus à en débattre. Tous en chœur, nous devons nous unir pour crier : “Peuple juif, réveille-toi !“ »
Ce cri n’est rien moins qu’une autre manière d’exprimer cette redoutable réalité : tous les maux du peuple juif ne sont que les conséquences de ses écarts de conduite. Et s’il existe une solution à ces tourments, celle-ci ne réside que dans le repentir sincère et authentique.
Extrait du Lekah Tov, Béréchit Tome 2

Source Chiourim
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