Le Kaf Ha’haïm rapporte au sujet de la nuit de
Chavouot : « Il est rapporté dans le Zohar que les Anciens restaient éveillés
pendant toute cette nuit pour étudier la Torah. Ils disaient à ce sujet :
‘Offrons-nous ce saint héritage pour nous-mêmes et nos fils à jamais !’ Il est
également dit dans la préface du Zohar : ‘Tous ceux qui s’absorbent au tikoun de
la Chékhina et se réjouissent avec elle pendant cette nuit, seront inscrits dans
le Livre du Souvenir et le Saint béni soit-Il leur accordera soixante-dix
bénédictions’...
Il est par ailleurs écrit dans le Chaar Hakavanot du Ari zal
: ‘Tout homme devra veiller pendant toute cette nuit intégralement, et s’y
consacrer à l’étude de la Torah (…) Sache que quiconque ne dort pas un seul
instant pendant cette nuit, pour s’adonner entièrement à l’étude de la Torah, il
lui est garanti qu’il finira l’année et qu’il ne lui arrivera aucun malheur
pendant cette année…’ » (chap. 494, 6).
Selon le Maguen Avraham, cette veillée est observée pour la raison suivante : il est raconté dans le Midrach que pendant la nuit précédant le Don de la Torah, les enfants d’Israël allèrent dormir comme de coutume, sans montrer d’impatience particulière en vue du lendemain. Si bien que D.ieu dut Lui-même les réveiller pour leur offrir la Torah. C’est donc pour corriger ce manquement que nous nous efforçons de veiller chaque année, pendant la nuit de Chavouot.
Selon le Maguen Avraham, cette veillée est observée pour la raison suivante : il est raconté dans le Midrach que pendant la nuit précédant le Don de la Torah, les enfants d’Israël allèrent dormir comme de coutume, sans montrer d’impatience particulière en vue du lendemain. Si bien que D.ieu dut Lui-même les réveiller pour leur offrir la Torah. C’est donc pour corriger ce manquement que nous nous efforçons de veiller chaque année, pendant la nuit de Chavouot.
Accroître l’attachement
Selon le Sfat Emet, l’étude de cette nuit est destinée à montrer notre attachement à la Torah. En effet, toutes les jouissances du monde matériel s’intensifient en fonction de la « soif » que l’on éprouve pour elles.
Ainsi, plus un homme est
affamé, plus il apprécie son repas. Mais réciproquement, lorsqu’on a déjà goûté
plusieurs fois à une chose et qu’on s’y est habitué, l’appétit que l’on éprouve
s’estompe et on en vient à moins l’apprécier.
La Torah, en revanche, suit un ordre totalement différent : c’est à force de l’étudier que notre attachement pour elle s’intensifie. A cet égard, il est dit dans le Midrach (Béréchit Rabba 97, 3) que ceux qui se consacrent à la Torah sont semblables aux poissons.
La Torah, en revanche, suit un ordre totalement différent : c’est à force de l’étudier que notre attachement pour elle s’intensifie. A cet égard, il est dit dans le Midrach (Béréchit Rabba 97, 3) que ceux qui se consacrent à la Torah sont semblables aux poissons.
Or,
bien que les animaux aquatiques évoluent continuellement dans l’eau, ils ne sont
pour autant jamais « rassasiés » de leur milieu naturel. De la même manière,
lorsqu’un homme se consacre totalement à la Torah, son amour pour elle ne cesse
d’augmenter, au point que chaque lettre d’étude devient précieuse à ses yeux.
C’est la raison pour laquelle nous nous adonnons à l’étude de la Torah pendant
toute la nuit de Chavouot, afin d’accroître encore plus notre attachement à elle
avant de la recevoir.
Apprendre à connaître
Une troisième explication à
cette coutume ressort d’une explication du Maguid de Doubno. Le Maguid se posa
la question suivante : pourquoi la fête de Chavouot n’est pas célébrée dans la «
joie de la Torah », comme nous le faisons à Sim’hat Torah ?
Il répondit à cette question, comme à son habitude, à l’aide d’une parabole. Un homme et sa femme ne parvenaient pas à avoir d’enfants. Ils allèrent consulter les plus grands spécialistes en la matière, mais personne ne parvint à les aider. Un jour, on leur conseilla de se rendre chez un grand Juste, capable de réaliser des prodiges.
Il répondit à cette question, comme à son habitude, à l’aide d’une parabole. Un homme et sa femme ne parvenaient pas à avoir d’enfants. Ils allèrent consulter les plus grands spécialistes en la matière, mais personne ne parvint à les aider. Un jour, on leur conseilla de se rendre chez un grand Juste, capable de réaliser des prodiges.
Le Tsadik accepta de prier pour eux et après plusieurs jours, il
les fit appeler pour leur annoncer une bonne nouvelle : avec l’aide de D.ieu,
ils donneraient le jour à une petite fille dans l’année. Toutefois, le Juste
émit une condition : pour que l’enfant vive, elle ne devrait voir le visage
d’aucun homme jusqu’à après son mariage.
Le couple accepta de se conformer à cette condition. Et c’est ainsi que juste après la naissance, le nourrisson fut envoyé dans une île déserte, accompagnée exclusivement de sa nourrice et de servantes. Pendant toute son enfance, jamais son père ne vint lui rendre visite, et l’on interdit à tout homme d’approcher les côtes de l’île.
Les années passèrent, et arriva le jour où la jeune fille fut en âge de se marier. Le père alla voir plusieurs connaissances, pour leur proposer de contracter un mariage entre sa fille et leur fils. Mais tous refusèrent, car aucun jeune homme n’acceptait de s’unir avec une jeune fille qu’ils n’avaient jamais vue, et que nul ne connaissait. Les promesses que fit le père sur les qualités de sa fille ne furent d’aucun secours : aucune union ne pouvait être envisagée sans qu’on voie la jeune fille.
Finalement, un jeune homme se déclara prêt à accepter la proposition, bien qu’il continuât à éprouver de vives appréhensions. Le mariage fut ainsi célébré, sans que le marié n’ait même pu voir le visage de sa nouvelle épouse. Mais à son grand soulagement, celle-ci était aussi gracieuse qu’on lui avait promis. Toutefois, même après avoir découvert son visage, le jeune homme restait tenaillé par le doute : sa femme était-elle dotée de bonnes qualités ? Quel était son tempérament ?
C’est seulement quelques mois plus tard, lorsqu’il se convainquit que sa femme était belle et vertueuse, que le marié put se réjouir profondément de cette union. A ce moment, il alla trouver son beau-père pour le remercier du merveilleux présent qu’il lui avait accordé.
De la même façon, explique le Maguid de Doubno, D.ieu voulut offrir Sa Torah aux hommes, mais nul ne voulut l’accepter sans en connaître le contenu. Seul le peuple juif accepta, sous la contrainte d’un mont suspendu au-dessus de sa tête.
Le couple accepta de se conformer à cette condition. Et c’est ainsi que juste après la naissance, le nourrisson fut envoyé dans une île déserte, accompagnée exclusivement de sa nourrice et de servantes. Pendant toute son enfance, jamais son père ne vint lui rendre visite, et l’on interdit à tout homme d’approcher les côtes de l’île.
Les années passèrent, et arriva le jour où la jeune fille fut en âge de se marier. Le père alla voir plusieurs connaissances, pour leur proposer de contracter un mariage entre sa fille et leur fils. Mais tous refusèrent, car aucun jeune homme n’acceptait de s’unir avec une jeune fille qu’ils n’avaient jamais vue, et que nul ne connaissait. Les promesses que fit le père sur les qualités de sa fille ne furent d’aucun secours : aucune union ne pouvait être envisagée sans qu’on voie la jeune fille.
Finalement, un jeune homme se déclara prêt à accepter la proposition, bien qu’il continuât à éprouver de vives appréhensions. Le mariage fut ainsi célébré, sans que le marié n’ait même pu voir le visage de sa nouvelle épouse. Mais à son grand soulagement, celle-ci était aussi gracieuse qu’on lui avait promis. Toutefois, même après avoir découvert son visage, le jeune homme restait tenaillé par le doute : sa femme était-elle dotée de bonnes qualités ? Quel était son tempérament ?
C’est seulement quelques mois plus tard, lorsqu’il se convainquit que sa femme était belle et vertueuse, que le marié put se réjouir profondément de cette union. A ce moment, il alla trouver son beau-père pour le remercier du merveilleux présent qu’il lui avait accordé.
De la même façon, explique le Maguid de Doubno, D.ieu voulut offrir Sa Torah aux hommes, mais nul ne voulut l’accepter sans en connaître le contenu. Seul le peuple juif accepta, sous la contrainte d’un mont suspendu au-dessus de sa tête.
Mais même après le Don de la Torah, les Hébreux ne parvenaient pas
encore à se réjouir de ce présent, car ils en ignoraient encore tous les
détails. C’est seulement quelques mois plus tard, après avoir découvert la
beauté et la noblesse de la Torah, qu’ils purent se réjouir sincèrement de
l’avoir reçue.
Cette parabole explique aussi pourquoi nous veillons pendant la nuit de Chavouot.
Cette parabole explique aussi pourquoi nous veillons pendant la nuit de Chavouot.
Lors du Don de la Torah, personne ne savait encore ce
qu’elle contenait, et même après s’être exclamé : « Nous ferons et nous
entendrons », les enfants d’Israël continuaient à éprouver certaines
appréhensions. De ce fait, leur joie ne put être parfaite.
Quant à nous, qui
possédons déjà la Torah, nous devons prouver que nous connaissons déjà son
contenu et que nous l’acceptons en connaissance de cause, animés d’une joie sans
bornes.
C’est pourquoi nous nous absorbons à son étude pendant toute la nuit de
Chavouot, pour effacer tous les doutes qui tenaillaient alors nos ancêtres au
pied du mont Sinaï.
Par Yonathan Bendennnoune
Source Chiourim