Pour quelle raison la Meguila Esther est-elle récitée deux fois, d'abord le soir de Pourim puis le lendemain matin, alors que l'on ne dit qu'une seule fois par an les quatre autres Meguiloth : Chir ha-chirim le Chabbath de Pessa‘h, Ruth à Chavou‘oth, Eikha à tich‘a be-av, et Qohéleth à Soukoth ? ...
Il convient de rappeler, a expliqué rav Soloveichik dans ses ‘Inyana de-Meguilath Esther , que le miracle de Pourim s'est développé à partir de « cette nuit-là » (Esther 6, 1), cette nuit pendant laquelle Assuérus, qui souffrait d'une insomnie, s'est fait rappeler par ses serviteurs les mérites de Mardochée.
On peut donc dire que la « nuit de Pourim » occupe une place essentielle dans le déroulement de cette fête, raison pour laquelle nous lisons la Meguila Esther déjà le soir.
D'autre part, certains commentateurs font observer que Pourim est la seule de nos fêtes où nous ne récitons pas Hallel . L'une des raisons en est que notre libération de la menace qu'a fait peser sur nous Haman n'a pas eu lieu en Erets Yisraèl . Une seconde raison tient à ce que c'est précisément la récitation de la Meguila qui tient lieu de Hallel (voir Meguila 14a). Voilà pourquoi, après avoir dit la Meguila le soir de Pourim , nous la récitons à nouveau le lendemain matin en répétant, selon l'usage de certains, la berakha chéhé‘héyyanou . Il est en effet de principe que, hormis le premier soir de Pessa‘h , on ne dit le Hallel que pendant la journée.
Il est une autre raison, rapporte le Michna beroura ( ad Choul‘han ‘aroukh Ora‘h ‘hayim 687), au doublement de la lecture de la Meguilath Esther : C'est de jour comme de nuit que les Juifs sur lesquels pesait la menace de génocide programmé par Haman ont adressé leurs prières à Hachem .
Par Jacques Kohn
Source Chiourim