dimanche 19 janvier 2014

Plateau du Golan: l’Etat d’Israël va céder gratuitement des terrains


Malgré la tension avec la Syrie, le gouvernement israélien décide que le moment est propice pour une cession gratuite de terrains sur le Golan. La décision prise en Conseil des Ministres du début de cette semaine est passée inaperçue : le gouvernement israélien veut accélérer le développement agricole du plateau du Golan. Pour ce faire, il débloque 315 millions de shekels (65 millions d’euros) et décide de céder gratuitement des terrains aux localités israéliennes de la région.



CESSION GRATUITE

Alors que la pénurie de terrains à construire provoque la flambée de l’immobilier en Israël, le gouvernement décide de procéder à une distribution gratuite de terrains. Or ces terrains ne se situent pas dans les régions où la demande est forte et l’offre faible, comme Tel Aviv, Beer-Sheva, Haïfa ou Jérusalem. Les terrains qui seront cédés gratuitement se trouvent sur le plateau du Golan, annexé unilatéralement par Israël en 1981 et toujours revendiqué par la Syrie.
La décision gouvernementale se réalisera en deux phases. Première étape : le ministère israélien de la Défense procèdera au déminage visant à éliminer les mines disséminées sur le Plateau, sur une superficie de 10.000 dunam, soit 10 kilomètres carrés. Deuxième étape : dans les années allant de 2014 à 2017, un tiers de cette superficie au moins sera distribué sans contrepartie aux localités israéliennes du Golan à des fins agricoles.

DÉVELOPPEMENT RURAL

L’objectif avoué du gouvernement est le développement économique du Golan, qualifié par la décision gouvernementale de « région la plus périphérique d’Israël ». Récemment, le ministère israélien de l’Agriculture et du Développement rural a mis au point un plan de développement de l’agriculture sur le Golan, plan que le gouvernement vient d’approuver.
Pour mener le projet à son terme au cours des cinq années à venir (2014 à 2018), le gouvernement débloque un budget de 315 millions de shekels qui sera utilisé de la façon suivante : 202 millions pour l’amendement des terrains et 113 millions pour le développement des infrastructures d’eau.

CONFLIT IDENTITAIRE

Cette décision est d’autant plus problématique que le plateau du Golan se trouve toujours au cœur du conflit entre Israël et la Syrie. L’annexion du plateau en décembre 1981 a eu pour conséquence immédiate l’intégration à la population israélienne des Druzes qui y résidaient encore (12.000 âmes). Ils ont, pour la plupart, conservé la nationalité syrienne, mais pour les statistiques israéliennes ils font dorénavant partie de la population de jure d’Israël. Aujourd’hui, la population druze du Golan et du mont Hermon compte 25.000 individus répartis essentiellement dans quatre villages : Majdal-Shams, Boukata, Massada et Ein Kenya.
Jusque récemment, les Druzes du Golan manifestaient chaque année leur soutien à la Syrie, dénonçant l’occupation israélienne de leurs villages. Malgré l’absence de relations officielles entre Israël et la Syrie, la frontière de Kuneitra entre les deux pays laisse régulièrement passer les Druzes du Golan qui désirent retourner en Syrie. C’est ainsi que, chaque année, des dizaines de jeunes Druzes se rendent à Damas pour y poursuivre des études supérieures, alors que d’autres, des jeunes femmes en majorité, franchissent la frontière israélo-syrienne pour convoler en justes noces avec de jeunes Syriens.

Source Israel Valley