dimanche 19 janvier 2014

Jérusalem 2014 : le tissu industriel se développe, même sans gaz !


« Jérusalem n’a pas de gaz, mais elle a des idées »: ce pourrait être le slogan de la capitale d’Israël qui attend son raccordement au gaz naturel. Le gaz naturel n’arrivera pas de sitôt à Jérusalem : cette semaine, un conflit financier a éclaté entre la société publique chargée des infrastructures gazières (“Petroleum & Energy Infrastructures Ltd”) et la compagnie responsable de la distribution du gaz aux consommateurs (“Israel Natural Gas Lines”). Il manquerait 10 millions de shekels (2 millions d’euros) pour achever l’installation d’un gazoduc reliant la côte méditerranéenne à Jérusalem, ce qui va repousser de quelques années l’achèvement de ce projet pourtant d’envergure nationale.



VILLE D’AFFAIRES

Jérusalem n’a pas attendu l’arrivée du gaz naturel israélien pour entreprendre sa « révolution économique ». Longtemps, l’économie de Jérusalem a été centrée sur le secteur tertiaire, notamment les services publics et le tourisme. Ces deux activités gêneraient près de la moitié des emplois et de la production de la capitale israélienne. Or, depuis quelques années, Jérusalem veut rompre avec son image de capitale administrative pour devenir un centre industriel, notamment de hautes et moyennes technologies.
Sous l’impulsion de son maire Nir Barkat, qui vient d’être réélu pour un nouveau mandat, Jérusalem veut d’abord changer son image de marque. Finie l’image traditionnelle d’une ville pauvre, religieuse et divisée : désormais, Jérusalem est un « centre d’affaires » aux infrastructures modernes : parcs high tech, zones industrielles, tramway, services publics, centres commerciaux, etc. Des lieux de loisirs sont créés et développés, des cinémas sont ouverts le samedi, des activités nocturnes ont lieu le vendredi soir, etc.

DES ATOUTS ORIGINAUX

Plus laïc et moins fanatique : voilà la recette de Jérusalem pour attirer les jeunes diplômés, pour conserver ses étudiants et pour favoriser la création d’entreprises industrielles. D’ailleurs, la ville offre des conditions que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le pays. Jérusalem est la plus grande ville d’Israël, en démographie comme en superficie ; c’est la ville la plus peuplée d’Israël (800.000 habitants), et c’est aussi la plus entendue : la superficie municipale de Jérusalem est de à 126 km², soit davantage que la superficie de la ville de Paris (105 km²).
Ces deux caractéristiques s’associent à d’autres atouts qui font l’originalité de Jérusalem : des surfaces commerciales et industrielles, une main d’œuvre spécialisée, la proximité des administrations, des infrastructures modernes, des avantages fiscaux pour les entreprises, la présence d’un campus universitaire réputé (l’Université hébraïque de Jérusalem) qui comporte un village high-tech où une vingtaine d’entreprises font travailler plusieurs dizaines de personnes.

UN ESSOR ÉCONOMIQUE

Et ça marche : Jérusalem n’est plus seulement un lieu de pèlerinage religieux et touristique ou une capitale administrative. C’est aussi une grande métropole commerciale, industrielle et technologique. Désormais, Jérusalem offre de plus en plus d’emplois dans les secteurs de l’industrie et du commerce. Six parcs industriels ont été créés dans la ville et des sociétés spécialisées dans les technologies de pointe ont quitté Tel-Aviv pour bénéficier des avantages fiscaux que le gouvernement israélien leur accorde à Jérusalem.
La principale zone industrielle Har Hotzvim, créée au début des années 1970 au nord-ouest de la ville, accueille plusieurs grandes sociétés multinationales – comme Intel et Teva Pharmaceutical Industries – et emploie près de 10 000 salariés. Les autres cinq zones industrielles de Jérusalem (Atarot, Malha, Talpiot, Guivat-Ram, Guivat-Shaoul) associent la haute technologie à l’industrie plus traditionnelle.

Source Israel Valley