Un homme présenté comme un "gros poisson", recherché par la justice française dans plusieurs dossiers notamment de taxe carbone, a été interpellé à l'aéroport de Roissy vendredi, immédiatement mis en examen dans l'affaire Neyret et écroué. Agé d'une quarantaine d'années, Cyril Astruc était installé depuis 2003 en Israël où il vivait sous le nom d'Alex Kahn, a-t-on indiqué. C'est sous cette identité qu'il voyageait et qu'il a été interpellé en France à son arrivée, a précisé une autre source.
Quatre mandats d'arrêt
Il était visé par quatre mandats d'arrêt délivrés par des juges français, notamment dans un dossier d'escroquerie à la taxe carbone et un autre dans l'affaire de corruption présumée de l'ancien commissaire divisionnaire Michel Neyret, a précisé une des sources.
Dans ce dossier, instruit à Paris par le juge Patrick Gachon, l'ancien N.2 de la PJ lyonnaise est notamment soupçonné d'avoir consulté des fiches de personnes recherchées par la justice, notamment Cyril Astruc, selon une autre source proche du dossier.
"Gros poisson"
Contacté par l'AFP, l'avocat de Cyril Astruc, Me David-Olivier Kaminski, n'a pas souhaité faire de commentaire.Son client a été placé en garde à vue après son interpellation à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) à Nanterre où il est qualifié de "gros poisson", d'"escroc de haut vol".
S'il a été mis en examen dans l'affaire de corruption Neyret, il devrait être entendu la semaine prochaine par les autres juges chargés de dossiers où son nom apparaît, a-t-on par ailleurs indiqué.
Cyril Astruc est notamment impliqué dans des escroqueries à la taxe carbone. Ces transactions frauduleuses sur les droits d'émissions de CO2 dans l'Union européenne ont fait perdre au trésor public français entre 1,5 et 1,8 milliard d'euros, ce chiffre atteignant les 5 milliards en Europe.
Taxe Carbone
Dans ces dossiers, des entrepreneurs ont été soupçonnés d'avoir acheté des quotas de CO2 hors taxe en passant par des sociétés basées à l'étranger. Ils auraient ensuite revendu ces quotas en France et en Europe à un prix incluant la TVA, une TVA collectée et jamais reversée aux Etats.Plusieurs auteurs présumés de ces énormes escroqueries sont en fuite en Israël, où se sont rendus fin 2013 des enquêteurs français, selon une source proche du dossier.
Source Ouest France