lundi 20 mai 2013

Taxe sur les morts : pour Tel-Aviv ce sera 258 euros / an !



Les Israéliens en étaient persuadés. Après le décès, finis les impôts directs, la TVA, les taxes en tout genre. Erreur ! Dans le cadre du plan d’austérité mis au point par le Trésor pour tenter de combler un déficit budgétaire abyssal, les fonctionnaires des finances israéliens veulent annuler l’exemption de taxe municipale sur les sociétés de pompes funèbres qui gèrent les obsèques et les cimetières.

Furieuses, celles-ci ont immédiatement réagi en annonçant que ce nouvel impôt serait répercuté sur les familles des défunts. “C’est une plaisanterie de mauvais goût. Le Trésor veut calmer le public en faisant croire qu’il fera payer la taxe à nos sociétés. En fait, il le trompe”, affirme l’association israélienne des pompes funèbres. En tout cas, si le gouvernement entérine cette proposition, dès janvier prochain, les héritiers pourraient avoir à payer, chaque mois, un impôt local sur les tombes de leurs chers disparus. Cela vaudrait aussi pour les morts des dix dernières années.
Mais, compatissant, le Trésor pourrait décider de ne pas faire de prélèvement rétroactif. L’impôt sur les tombes serait collecté comme une taxe d’habitation par les municipalités qui se verraient transmettre la liste des propriétaires de sépultures – tenue par les pompes funèbres -, la somme à payer étant établie en conformité avec le ministère de l’Intérieur.
Cimetières militaires exemptés
Dans l’intention d’alerter le public, les sociétés de pompes funèbres ont déjà fait les comptes et publié un barème des futurs tarifs dans les principales villes du pays. Pas de surprise : c’est encore une fois la région de Tel-Aviv qui arrive en tête, avec au top le cimetière de Holon où, pour une tombe, il en coûtera 1 220 shekels (soit 258 euros) par an. Dans le grand cimetière de Jérusalem, ce sera beaucoup moins coûteux : 445 shekels (94 euros). Et pour ceux qui voudraient faire faire des économies à leurs héritiers, la solution passera par Dimona, une ville pauvre du sud d’Israël, où ce sera pratiquement donné : 209 shekels (44 euros) par tombe. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, pour les époux qui reposent côte à côte, l’impôt ne concernera qu’une seule sépulture, et pour des niches en étages, ce sera tout à fait symbolique, avec quelques dizaines de shekels sur l’année. Les cimetières militaires seront exemptés.

Cela étant, les experts en fiscalité locale doutent d’une entrée en vigueur rapide de cette “taxe sur les morts”. Pour une raison simple : son calcul sera un véritable casse-tête, avec notamment une question prioritaire : qui est redevable ? La famille maternelle ? Paternelle ? Autre question : les descendants des héritiers devront-ils payer ? Autrement dit, cela va-t-il courir sur des générations ?
Par ailleurs, cette idée ne tient pas compte d’un autre sujet particulièrement d’actualité : le manque de places dans les cimetières d’Israël. Pour y remédier, de nombreux maires ont donné carte blanche à de grands cabinets d’architectes afin qu’ils imaginent des solutions répondant aux critères religieux, culturels et économiques. C’est ainsi qu’on évoque déjà la création de cimetières en forme de tour ou d’immeuble à multiples étages…

Source Le Point