mardi 12 février 2013

L’atmosphère très agréable de Givatayim en a fait une banlieue attirante pour les classes moyennes



Givatayim est techniquement une « ville », mais, dans les faits, c’est devenu une banlieue pour classes moyennes, à l’est de Tel-Aviv. Située à une rue à peine du centre Azrieli et de la station de train Hashalom, la zone est « purement » vouée aux foyers avec enfants, ni aisés, ni modestes. Les prix de l’immobilier y sont assez hauts. Ironique n’est-ce pas ? Givatayim a été fondée dans les années 1920 pour être une périphérie ouvrière de Tel-Aviv.

Les syndicats ouvriers y avaient acheté des terres, revendues par la suite aux travailleurs du Réseau ferré de Palestine, qui y ont construit de petites maisons individuelles. Givatayim était un îlot, entouré de Tel-Aviv et Ramat Gan, et dirigé politiquement par le nouveau parti bourgeois des sionistes généraux (Tsionim clalim), ancêtre du Likoud. Givatayim est devenu pendant de nombreuses années le terreau des travaillistes et du Mapaï.

La scène immobilière du secteur se caractérise ainsi : – Presque toute la ville est remplie de logements, de parcs et de bâtiments publics, comme des écoles par exemple. Par conséquent, les terrains disponibles à la construction sont quasi inexistants.

– La majorité des immeubles sont résidentiels. On y trouve peu d’industries et encore moins de bureaux. Le peu qui existe est situé à la sortie de la ville.

– Le nombre d’immeubles qui s’inscrivent dans le projet Pinoui Binoui (évacué et construit) est important, aussi bien que les étages rajoutés aux vieux immeubles résidentiels.

C’est la seule manière de reconstruire. La plupart des habitations familiales érigées dans les années 1920 et 1930 sur des rues comme Sheinkin, Gilboa, Poalei harakevet et Boroshov ont été détruites pour faire place à de nouveaux développements. Maintenant, ce sont les constructions des années 1950 et 1960 qui font l’objet de démolitions.

Nommons par exemple les rues Hameri et Halamed He.

Rotem Shani est une des compagnies en charge de ces projets. Elle en compte déjà trois à son actif dans la ville et en développe actuellement deux autres. Afin de donner une idée de l’importance des « Pinoui Binoui » dans l’augmentation des logements à Givatayim, le projet récent de Rotem Shani offre un ordre d’idée : 30 appartements sur 8 étages sont en construction, en remplacement d’un vieil immeuble qui ne comprenait que 3 appartements sur 2 étages.

La science du Pinoui Binoui
Yoram Pomerantz, président du mouvement politique « Givatayim la verte » raconte : « Givatayim est une ville où il est très plaisant de vivre, mais elle reste vieille et surpeuplée.

Le seul moyen de la rajeunir et de la convertir en cité verte est de détruire les vieux immeubles pour reconstruire à la place de grands bâtiments, seul moyen aussi de gagner de l’espace pour les places de parkings, un problème chronique pour la municipalité. » Pomerantz ajoute que la ville a tendance à vieillir. Plus de 25 % de la population a plus de 65 ans. Il pense que les autorités devraient encourager la construction de logements de petite taille et relativement bon marché pour attirer les jeunes.

Le maire de la ville, Reouven Ben-Shahar, est très friand des Pinoui Binoui et de Tama 38, mais jusqu’à un certain point. Il explique le but de son administration : « Il est vrai qu’en raison du manque critique de terrains destinés aux constructions, les Pinoui Binoui et Tama 38 sont presque les seuls moyens d’augmenter le nombre de logements dans la ville. C’est aussi la meilleure façon d’améliorer l’aspect esthétique de la cité. Tama 38 n’ajoute pas seulement des étages de résidence, il permet aussi la restauration des vieilles façades d’immeubles en ruine. Cependant, les régulations en la matière sont très strictes. Elles préservent l’intérêt des résidents de Givatayim. Nous n’autorisons pas les immeubles très hauts, sauf circonstances exceptionnelles. Nous ne voulons pas une ville bondée de hautes infrastructures.

Cela pourrait détériorer la qualité de vie des citoyens de Givatayim. De plus, nous n’autorisons pas la construction d’appartements de moins de 70 mètres carrés. C’est le but de notre administration d’améliorer constamment les infrastructures physiques et culturelles de la ville : les rues, les routes, le système d’égout, etc. La municipalité encourage notamment le développement des activités culturelles. » Givatayim est très proche de Tel-Aviv à la fois dans sa population et dans sa géographie. Mais elle fournit beaucoup d’efforts pour ne pas être assimilée au centre métropolitain.

Un immobilier légèrement surcoté
Dans un passé pas si éloigné que ça, la seule chose que l’on pouvait trouver à Givatayim était des immeubles résidentiels, de petites boutiques qui se contentaient de vendre des biens de première nécessité, et des cinémas. Toute autre forme de divertissement se trouvait à Tel-Aviv.

Aujourd’hui les choses ont changé. Tel-Aviv est toujours un centre d’emploi important, mais Givatayim a vu fleurir des magasins spécialisés, des restaurants, des cafés et un théâtre.

Résultat : la classe moyenne de la ville a converti le marché immobilier en un des plus inaccessibles du pays. Certes les prix restent moins élevés qu’à Jérusalem et à Tel-Aviv, ou d’autres localités comme Savyon, Kfar Shmaryahou et Omer, mais par rapport au reste du pays, le coût moyen de l’immobilier est au-dessus de la moyenne.

En outre, la demande dépasse souvent l’offre. Conclusion : les prix montent en flèche. Ronen Cohen, le patron de l’agence immobilière Shavit Properties, développe : « La demande à Givatayim est conséquente. Givatayim est populaire et prisée. Néanmoins, je ne vois pas les prix augmenter encore car il sera alors très difficile pour les acheteurs potentiels de s’aligner. Ce qui se reflète dans la difficulté de vendre des biens chers dans la ville. A l’époque, les penthouses et les appartements avec terrasses étaient plus demandés. C’est moins le cas aujourd’hui. » Des 2 pièces de seconde main peuvent coûter de 1,05 million à 1,2 million de shekels. Un 3 pièces est vendu entre 1,6 à 1,7 million tandis qu’un 4 pièces coûte de 2 à 2,5 millions.

Des appartements au dernier étage avec terrasse peuvent atteindre les 3 millions et les penthouses 3,5 millions, selon la taille et l’emplacement.

Source JerusalemPost