mercredi 20 février 2013

Qui aurait pensé que la crème glacée serait la base d'une crise médiatique pour Netanyahu ?



Qui aurait pensé que la crème glacée serait la base d'une crise médiatique pour Netanyahu?
Le Premier ministre, est semble-t-il,  un amoureux de la vraie glace à la crème. Ce doit être la raison pour laquelle la famille Netanyahou s'est vue attribuer un budget spécial. En effet, le magazine "Calcalist" (l'économiste) a révélé jeudi que Netanyahu avait demandé et obtenu un budget spécial annuel de 10 000 NIS pour se fournir chez le glacier Glida Metudela près de sa résidence à Jérusalem. Pourquoi? Tout simplement parce qu'il est accro à deux de leurs parfums : vanille et pistache.

Cette dépense soulève plusieurs problèmes. Au prix de la glace, 55 NIS le kg, cela signifie que la consommation mensuelle de la famille est de 15kg. Enorme, non? De plus toutes les dépenses allouées au premier ministre doivent passer par des appels d'offre, ce qui n'a pas été le cas, puisque ce sont ces glaces qui font saliver Bibi, et pas question d'avoir un budget chez un autre glacier.
Quand Calcalist a sorti cette information, Bibi répondu en deux temps. Il a commencé par évoquer la proximité du glacier de sa résidence de Rehavia, ce qui facilite le travail d'approvisionnement du personnel qui y est affecté, et le fait que Glida Metudela propose "une large gamme de haute qualité". Il a aussi été précisé que c'est un accord cadre, ce qui signifie que la somme de 10 000 NIS n'est pas forcément utilisée dans sa totalité.

Mais il a quand même du très rapidement sentir l'indécence de ce budget, face aux difficultés économiques auxquelles doit faire face une large partie de la population. Les caricatures ont fleuri sur les réseaux sociaux et dans la presse.
La Présidente du Parti travailliste Shelly Yachimovich a immédiatement commenté l'article de Calcalist sur sa page Facebook: "Salut, c'est Shelly. S'il n'y a pas de pain, qu'ils mangent de la crème glacée Faut-il en rire ou en pleurer..?". Ce post de Shelly Yachimovich a été largement répercuté par les média, Calacalist en tête, qui ont unanimement apprécié la jolie référence à Marie-Antoinette, autant aimée à son époque que Sara aujourd'hui…..

Shelly Yachimovich a également rappelé à Bibi les positions qu'il défendait il y a quelques années : il comparait le service public au "gros"' que le "maigre", le secteur privé, devait porter sur ses épaules. L'une des propositions phares de sa politique était de réduire les dépenses du service public : éducation, service sociaux, police, etc….. Mais si des coupes drastiques ont bien été réalisées, le contribuable israélien a pu aussi constater dans le même temps une augmentation sans précédent des dépenses liées a son poste : hausse de 50% des dépenses pour sa résidence de fonction, prise en charge par le budget de l'état des frais pour sa villa privée a Césarée,  attribution d'une enveloppe d'un million de NIS pour les frais de garde de son appartement privé rehov Aza' entre autres.
Voila pourquoi, ce qui aurait pu dans d'autres circonstances  garder les proportions d'une simple broutille (qu'est-ce-que 10 000 NIS rapportés au budget du pays?) a pris les allures d'un tsunami médiatique. C'est l'exaspération, le sentiment de la goutte d'eau qui fait déborder le vase qui ont exposé Bibi à ce lynchage médiatique en règles. Les journaux ne se sont pas privés d'exploiter cette manne jusqu'au bout, faisant remonter à la surface le fait que Glida Medudela appartient à deux associés : le coiffeur de Sara, et un ancien condamné pour fraude fiscale. Les raisons du choix de ce glacier prenaient alors un tout autre aspect, très inconfortable pour Bibi.

Dans un second temps Bibi a donc déclaré qu'il mettait immédiatement fin à l'accord passé avec Glida Metudela : "c'est une dépense déraisonnable que je juge inacceptable". Est-ce bien la dépense qui est déraisonnable, ou la situation dans laquelle il se trouve depuis qu'elle a été divulguée?

Malgré cette annulation, Ynet a enfoncé le clou et dressé un inventaire détaillé de toutes les dépenses du couple : entretien de la résidence, vêtements, sorties, tout a été passé à la loupe. Un article dans Haharetz affirme que "La glace est montée à la tête de Netanyahu". Il met en cause la prise en charge par le budget de l'état de la résidence privée du couple à Césarée et le manque général de transparence sur les dépenses du premier ministre. Il va jusqu'à parler de "la culture royaliste qui a pris racine sous le régime de Netanyahou".
La presse internationale s'intéresse elle aussi à l'affaire. Pour CBS News, "Après le scandale, Netanyahu doit geler son budget crème glacée", pour New Zealand Herald "Netanyahu gèle ses dépenses de crème glacée", et la palme revient au Huffington Post : "Si Netanyahu était une glace, ce serait une rocky road" que l'on peut traduire par "un chemin semé d'embûches".
Toute cette histoire aura fait un homme heureux : le propriétaire de Glida Metudela dont le commerce a connu une affluence incessante depuis les révélations de Calcalist. La foule voulait goûter cette glace à la pistache qui rendait fou Bibi, et le glacier s'est vite trouvé à court de ce parfum. Curieusement, la vanille n'a pas bénéficié de la demande des consommateurs, parfum trop commun sans doute. Allons, Bibi pourra toujours aller se régaler à ses frais, et puis il l'a dit lui-même : c'est tout près de chez lui
Source Tribunejuive.info