Le 22 janvier 1943, l’occupant nazi et la police de Vichy lancent des rafles gigantesques aux quatre coins de la ville. Près de 6 000 personnes sont arrêtées, 782 juifs du quartier de l’Opéra et 600 habitants du Vieux-Port déportés. 77 ans après, Marseille se souvient.......Détails.......
Au soir du 22 janvier 1943, Marseille se retrouve cadenassée. 12 000 policiers français et 4 000 soldats allemands quadrillent la ville et en empêchent la sortie. C’est le début de l’opération Sultan.
En réalité, deux phases bien distinctes ont lieu : la rafle à caractère antisémite du centre-ville et l’évacuation puis la destruction du côté nord du Vieux-Port quelques jours plus tard.
Entre le 22 et le 23 janvier 1943, toute la ville est fouillée pendant 36 heures. 6 000 personnes sont arrêtées.
Les motifs d’arrestation sont vagues, comme en atteste l’instruction générale donnée par le préfet :
« Appréhender les repris de justice, les souteneurs, les clochards, les vagabonds, toutes les personnes dépourvues de carte d’alimentation, tous les juifs, les étrangers en situation irrégulière, les expulsés, toutes les personnes ne se livrant à aucun travail légal depuis un mois. »
L’opération a été minutieusement préparée par les autorités allemandes et françaises.
Des serruriers ont été réquisitionnés pour ouvrir les portes des maisons dont les locataires auraient simulé une absence. Le zèle dont font preuve les autorités françaises de Vichy est indéniable.
« Pour bien montrer que notre souci était de donner à l’opération de police le maximum d’efficacité, et convaincus qu’une telle opération sur le seul quartier du Vieux-Port ne donnerait que des résultats tout à fait insignifiants, nous avons proposé que des opérations de police très étendues se fassent en deux temps : a) dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 dans de nombreux quartiers de la ville ;
b) dans la nuit du 23 au 24, entre 20 heures et 6 heures du matin, dans le quartier du Vieux-Port », précise le préfet Lemoine.
Les rues Sénac, de l’Académie, Pisançon et tout le quartier de l’Opéra où vivent alors de nombreuses familles juives, en raison de la proximité avec la grande synagogue de la rue Breteuil, sont particulièrement visées.
En tout, 782 juifs sont envoyés dans le camp d’extermination de Sobibor via Compiègne et Drancy.
Suivront quelques jours plus tard 600 habitants du quartier du Vieux-Port envoyés eux, dans le camp d’Orianeburg Sachsenhaussen.
Seuls quelques-uns en reviendront.
Source La Marseillaise
Vous nous aimez, prouvez-le....