jeudi 19 mai 2016

Dialogue social : le gouvernement israélien réunit une table ronde






Le ministre israélien des Finances réunit les partenaires sociaux autour d’une “table ronde”. Au menu : croissance, niveau de vie et productivité. Pour la première fois depuis 2009, des négociations collectives auront lieu en Israël autour d’une table ronde. Celle-ci va réunir les trois principaux partenaires sociaux: le gouvernement, le patronat et les syndicats. Ainsi en a décidé Moshé Kahlon, le ministre israélien des Finances...







PLATEFORME DE NÉGOCIATIONS


Les principaux participants à cette table ronde seront le chef du patronat Shraga Brosh et le secrétaire général de la Confédération du Travail (Histadrout), Avi Nissenkoren. La Banque d’Israël aussi enverra un représentant aux réunions de la table ronde.
La table ronde version 2016 a été mise en place pour constituer une plateforme de négociations en vue de la préparation du budget de l’État pour les années 2017 et 2018. C’est le directeur général du ministère des Finances, Shay Babad, qui centralisera les débats.
À l’annonce de la mise en place de la table ronde, le ministre des Finances a indiqué que l’accélération de la croissance, le relèvement du niveau de vie et de la productivité seraient les principaux objectifs visés par la politique budgétaire au cours des deux années à venir : « Parallèlement à la réduction des écarts sociaux et à la baisse du coût de la vie, nous donnerons la priorité au retour de la croissance accélérée, à côté de l’amélioration de la productivité » a déclaré Moshé Kahlon.


DIVERGENCES DE VUE


En 2016, la conjoncture instable semble justifier l’urgence des négociations collectives pour remettre l’économie israélienne sur les rails de la croissance. Selon les derniers chiffres connus pour le premier trimestre 2016, la croissance du PIB est très faible (0,8%), et elle est même nulle par habitant.
Si les objectifs de la table ronde ont fait l’unanimité des partenaires sociaux, des divergences de vue subsistent quant aux moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Les syndicats mettent l’accent sur la défense du pouvoir d’achat des salariés et sur la réduction de la durée hebdomadaire du travail qui en Israël, est une des plus longues des pays de l’OCDE.
Pour le chef du patronat, l’importance est de « créer en Israël un environnement d’affaires parmi les meilleurs au monde, ce qui permettra de contribuer au relèvement du niveau de vie de tous ».
Pour le directeur du ministère des Finances, la table ronde devra rechercher de nouveaux moteurs de croissance, en accordant notamment la priorité à l’industrie, aux petites et moyennes entreprises, tout en encourageant l’investissement. Shay Babad voudrait agir pour réduire du poids de la régulation économique, ce qui est aussi une revendication du patronat.


EXPÉRIENCE DE 2009


La « table ronde » version 2016 a été calquée sur le modèle précédent de forum qui s’était réuni en 2009. À l’époque, il s’agissait de faire face à la crise financière mondiale qui pointait à l’horizon. La table ronde avait été créée par le Premier ministre Benyamin Netanyahou, le ministre des Finances Youval Steinitz, et le secrétaire général de la Histadrout Ofer Eini.
Les négociations collectives avaient permis à Israël d’éviter la crise mondiale et de préserver sa croissance. Un des principaux facteurs de réussite fut le consensus national autour de la politique de baisse des taux d’intérêt menée par le gouverneur de l’époque, Stanley Fisher.
Malgré la crise mondiale, l’économie israélienne avait continué de progresser au rythme de 4 à 5% l’an entre 2009 et 2013. De même, le taux de chômage tombait à un de ses plus bas niveaux historiques de 4,9%.


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley