lundi 16 novembre 2015

Attentats à Paris : quel impact économique en Europe et en Israël ?


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Les médias israéliens ont vite qualifié la vague d’attentats à Paris de “11 septembre de l’Europe” ; l’impact économique serait similaire. S’il est trop tôt pour parler de l’impact économique des attentats de Paris, les attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis restent gravées dans toutes les mémoires...


L’addition, qui avait été salée pour l’économie américaine, avait fini par pousser les États-Unis au bord du gouffre financier ; ce qui n’avait pas tardé à se répercuter sur l’économie mondiale.
Généralement, les conséquences économiques du terrorisme apparaissent sous deux angles : la réaction immédiate après les attentats, et l’incidence à moyen terme sur la politique commerciale et budgétaire, ainsi que l’impact sur les partenaires économiques.

PÉRIODE D’INCERTITUDE

Comme à New-York, les attentats terroristes de Paris vont ouvrir une période de plus grande incertitude ; celle-ci pourrait avoir des conséquences à moyen terne, non seulement sur la France, mais aussi sur ses partenaires économiques et commerciaux, Israël compris. À court terme, l’impact des attentats concerne aussi les décisions qui seront prises par les autorités françaises pour limiter les effets négatifs directs ou pour y remédier, comme notamment le renforcement des contrôles aux frontières.
C’est sur la conjoncture que les effets négatifs vont apparaître, mais de façon temporaire. La confiance des consommateurs et des entreprises va s’ébranler, entraînant la baisse de la consommation et des investissements. Autant de facteurs qui pourraient toucher aussi les entreprises israéliennes qui exportent vers la France.
Quant aux marchés financiers, leur première réaction se traduira par une chute du cours des actions, à Tel Aviv compris ; mais on peut estimer que le choc boursier ne sera que transitoire.

DÉGRADATION DES ÉCHANGES INTERNATIONAUX

À moyen terme, diverses activités économiques seront influencées par les retombées de ces attentats. Principalement, il faudra s’attendre à l’apparition d’obstacles aux échanges internationaux qui pourraient résulter d’un renforcement des contrôles de sécurité aux frontières, voire de la fermeture, même temporaire, des frontières terrestres.
Aux États-Unis d’après le 11 septembre, l’extrême durcissement des contrôles frontaliers s’était traduit par de longues files d’attente qui ont désorganisé l’activité des entreprises manufacturières et freiné les échanges. En France aussi, des dispositifs protectionnistes pourraient fausser la concurrence et ralentir la croissance de la productivité.

LES SECTEURS ÉCONOMIQUES AFFECTÉS

En s’inspirant de l’antécédent américain, on peut déterminer les principaux secteurs dont l’activité sera directement affectée par les attaques terroristes. Il s’agit des secteurs de l’assurance, de l’aéronautique, des transports internationaux et du tourisme. Déjà, les premières mesures annoncées à Paris vont porter un coup au secteur touristique, comme la fermeture de la Tour Eiffel, musées et autres monuments historiques, ou la suspension des compétitions sportives.
Par ailleurs, la mobilisation des forces de sûreté se traduira par la hausse des dépenses pour la défense nationale ; celles-ci sont susceptibles d’absorber des ressources au détriment d’utilisations plus productives. Cette tendance pourrait contribuer à une dégradation des finances publiques de la France, avec des retombées perceptibles sur sa stabilité financière.

RELANCE DE L’ALIYA ?

En Israël, les autorités n’ont pas encore exprimé de craintes concernant les relations économiques, commerciales et touristiques, avec la France. Pour l’heure, les vols aériens reliant Israël à la France n’ont pas été modifiés ; hier soir, les compagnies Air France, El Al et EasyJet ont toutes confirmé leurs vols à destination et en provenance d’un aéroport français.
Reste une retombée « positive » pour Israël ; un nouvel essor de l’émigration des Juifs de France en Israël. Comme toujours durant les périodes de fortes tensions sécuritaires en France, l’Aliya des juifs français pourrait s’accélérer dans les mois qui viennent.

Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley