vendredi 10 juillet 2015

Le Vatican refuse de donner à Israël des détails sur l'accord signé avec les Palestiniens

 
Le Vatican a refusé de donner suite aux demandes israéliennes d'obtenir le texte de l'accord signé entre le Saint-Siège et l'"État de Palestine" il y a deux semaines, a indiqué un haut responsable israélien a journal Haaretz. Malgré plusieurs sollicitations de diplomates israéliens, le Vatican a refusé de fournir des détails sur le contenu de l'accord, a précisé le responsable...


L'accord a été signé le 26 juin dans le Palais pontifical à Rome par le secrétaire pour les relations avec les Etats (ministre des Affaires étrangères), le prélat britannique Paul Richard Gallagher, et par le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki.
Le texte, qui formalise les relations entre les parties, implique la reconnaissance officielle du Vatican de la Palestine comme un Etat. Il contient huit avenants concernant l'activité de l'Eglise catholique dans "l'Etat de Palestine".
Immédiatement après la signature, le ministère israélien des Affaires étrangères a publié une déclaration déplorant la décision du Saint-Siège de reconnaître la Palestine comme un Etat, en disant "Cette étape hâtive nuit aux perspectives de faire promouvoir un accord de paix et aux efforts internationaux visant à convaincre l'Autorité palestinienne de revenir à négociations directes avec Israël".
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon ajouté, "Nous regrettons également les textes unilatérales dans l'accord qui ignorent les droits historiques du peuple juif sur la Terre d'Israël et sur les lieux saints du judaïsme à Jérusalem. Israël ne peut pas accepter les décisions unilatérales d'un accord qui ne prend pas en compte ses intérêts essentiels et le statut historique particulier du peuple juif à Jérusalem".
Cependant, Israël n'a pas obtenu de copie du traité, et n'a eu accès qu'aux trois premières pages d'introduction qui mettent l'accent sur le droit des Palestiniens à un Etat indépendant en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est sur la base des lignes de 1967 qui vivrait en paix et en sécurité aux côtés de ses voisins.
Les préoccupations du ministère des Affaires étrangères portent notamment sur la considération du statut des lieux saints chrétiens qui se trouvent au-delà de la Ligne verte, notamment à Jérusalem-Est, dans des zones qui sont sous souveraineté israélienne ou sous contrôle militaire.
Israël soupçonne également que le traité signé entre le Vatican et les Palestiniens contredit un traité similaire qui existe déjà entre le Vatican et l'Etat hébreu.
L'ambassadeur israélien Zion Evrony a été envoyé à pour s'entretenir avec de hauts responsables du Vatican afin d'obtenir plus d'informations sur l'accord. Evrony a tenu plusieurs réunions des responsables du Vatican au cours des deux dernières semaines et a demandé une copie complète du traité pour vérifier qu'il ne contient aucune mesure qui violerait les accords qui lient le Vatican et Israël.
Les hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ont également rencontré l'ambassadeur du Vatican en Israël pour lui faire une demande similaire.
Un haut responsable israélien a déclaré que dans les quatre cas, les représentants du Vatican ont refusé les demandes israéliennes, et se sont dit disposé à ne fournir que des informations générales concernant l'accord.
"Les gens de l'Eglise catholique ont affirmé qu'une fois le traité sera ratifié tant par le Vatican et les Palestiniens, il sera publique et nous pourrons obtenir une copie", a indiqué l'officiel israélien.
"Ils ne voulaient pas répondre à des questions spécifiques, et nous ont simplement répété que nous n'avons rien à craindre, car l'accord avec les Palestiniens ne contredit pas l'accord avec Israël."
Source I24News