mercredi 29 juillet 2015

Fin des affrontements entre manifestants et la police à Beit El

 
Des heurts ont opposé mardi des centaines d'Israéliens vivant dans les implantations et la police israélienne à Beit-El en Judée-Samarie, quand les policiers ont pris le contrôle de maisons illégales qui doivent être détruites dans les jours à venir...


Des premiers affrontements se sont déroulés dans la matinée. Mais après plusieurs heures d'accalmie, des escarmouches ont repris dans la soirée, des militants d'extrême-droite s'en prenant aux forces de la police des frontières avec des jets de pierres.
Les émeutiers ont crié à la police: "Vous avez détruit une maison en Israël" et "Un Juif n'expulse pas un Juif".
Les émeutiers ont également incendié une poubelle et des pneus, alors que d'autres ont essayé de pénétrer dans les bâtiments "Draïnof" (nom de l'entrepreneur, NDLR), avant d'être repoussés à l'aide de moyens de dispersion de foule par la police des frontières. Au moins cinquante personnes auraient été arrêtées, selon l’organisation de services légaux Honenu.
Six manifestants, dont cinq mineurs ont été arrêtés mardi soir.
La Cour suprême israélienne a ordonné le mois dernier la destruction de deux bâtiments en cours de construction dans l'implantation de Beit-El au nord de Ramallah, une démolition fixée au 30 juillet.
"Une unité des gardes frontières a pris mardi le contrôle des maisons "Draïnof" en vue de leur destruction ordonnée par la Cour suprême, ceci afin d'éviter des violences durant l'opération", affirme un communiqué de l'armée israélienne.
Une cinquantaine de jeunes protestataires qui s'étaient retranchés dans les maisons ont été évacués de force par les forces de sécurité, selon la mairie de Beit-El.
Beit El est devenue une "zone militaire fermée", selon les ordres de du ministre de la Défense Moshe Ya'alon, une mesure applicable uniquement en Judée-Samarie. Seuls les résidents de Beit El peuvent entrer ou sortir de la ville.
Des unités de la police d'élite sont entrées dans la ville mercredi matin, selon les habitants.
Des tracteurs militaires et d'autres gros véhicules auraient été aperçus sur la route de Beit El, tandis que des centaines de manifestants se sont à nouveau rassembler autour des bâtiments Dreinoff mercredi dans la matinée afin de bloquer toute tentative de démolition.
Le ministre de l'Éducation Naftali Bennett mardi a condamné la prise de contrôle "téméraire, radicale, et redondante" des bâtiments par les forces de sécurité.
"Pendant la nuit, quelque chose de téméraire, radicale, et redondante est arrivé ici, un acte qui ne correspond pas à l'esprit du gouvernement dont nous faisons partie", a déclaré Bennett aux habitants de Beit El dans un discours passionné depuis le toit d'une épicerie de la ville.
L'appel à la Cour suprême avait été déposé par un Palestinien et des ONG israéliennes contestant l’expropriation ancienne de ce terrain par l'armée et la construction de logements sur le site.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a affirmé mardi "être opposé à la destruction de ces maisons", selon un communiqué de son bureau.
"Nous sommes opposés à la destruction des maisons de Beit-El et tentons de l'éviter par des moyens juridiques", ajoute le communiqué.
Le ministre de l'Agriculture, Ouri Ariel du parti nationaliste religieux Foyer juif a pour sa part déclaré à la radio publique que "la police aurait dû attendre la fin des débats juridiques".
"Ce qui s'est passé ce matin est insupportable et impardonnable à mes yeux", a-t-il ajouté.
Les autorités de l'implantation de Beit-El ont annoncé qu'elles se tournaient vers la Cour suprême afin d'empêcher la démolition des maisons.
Par ailleurs, quelques centaines de personnes se sont introduites illégalement mardi matin sur le site de l'ancienne implantation de Sa-Nur au nord de la Judée-Samarie, évacuée en août 2005 par Israël.
Source I24News