jeudi 9 janvier 2014

Les migrants africains se font refuser l'entrée de la Knesset


Au quatrième jour de leur grève, des dizaines de milliers de demandeurs d'asile africains ont manifesté mercredi à Jérusalem devant le bâtiment du parlement israélien. À la demande du parlementaire du parti Likoud Miri Regev, le président du parlement Yuli Edelstein a interdit l'entrée à huit représentants des manifestants de pénétrer à la Knesset (parlement israélien) pour une réunion avec d'autres parlementaires. M. Edelstein a excusé son refus en disant que la présence des réfugiés à l'intérieur du bâtiment risquerait de créer une provocation inutile, qui pourrait conduire à la violence.



Mercredi, un demandeur d'asile du Darfour, au Soudan a déclaré à la foule de manifestants: "Nous ne sommes pas des criminels! Nous demandons au Premier ministre et au gouvernement israélien de cesser de nous traiter en tant que tel, nous sommes des gens comme vous, nous sommes à bout de patience et nous vous demandons... de transmettre nos demandes d'asile à l'Organisation des Nations Unies. Vous dites que nous sommes des travailleurs migrants irréguliers qui volent vos emplois. maintenant, aucun de nous ira à travailler jusqu'à ce que nos problèmes sont résolus ".​
Les manifestants, originaires principalement du Soudan et de l'Érythrée, ont manifesté dans le calme en brandissant des pancartes avec les slogans mardi: "nous sommes des réfugiés" et "assez de prison".​
Lundi, les manifestants africains avaient défilé à Tel-Aviv devant plusieurs ambassades occidentales.
Dimanche, plus de 30.000 d'entre eux avaient participé à une manifestation monstre dans le centre de Tel-Aviv.
Ces demandeurs d'asile dénoncent le refus des autorités d'examiner leurs demandes, ainsi que le placement en rétention de centaines d'entre eux.
Mais ils se sont heurtés à une fin de non-recevoir du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a prévenu que leurs manifestations ne serviraient à rien.
"De la même façon que nous avons réussi à bloquer totalement les infiltrations d'illégaux grâce à la clôture de sécurité, nous sommes déterminés à faire sortir ceux qui ont réussi à passer avant la fermeture de la frontière", a promis M. Netanyahu.
Lors du rassemblement de mardi, les représentants des protestataires ont affirmé que le mouvement se poursuivrait jusqu'à ce que le gouvernement israélien annule la législation controversée et leur accorde le statut de réfugiés, selon les médias.
Les demandeurs d'asile africains ont l'intention de venir manifester mercredi à Jérusalem, mais à condition d'obtenir la permission de la police.
La clôture électronique achevée en 2012, qui s'étend le long des 230 km de frontière avec l'Egypte, a réduit pratiquement à néant le nombre d'entrées illégales en Israël à partir de la péninsule du Sinaï.
Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a reproché dimanche à Israël de dénier l'accès au statut de réfugié à ces clandestins sans nécessairement tenir compte des raisons pour lesquelles ils ont fui leur pays, alors qu'en Europe plus de 70% des demandeurs d'asile soudanais ou érythréens se voient reconnaître ce statut.
La représentante de l'agence de l'ONU en Israël, Walpurga Englbrecht, s'est déclarée dans un communiqué particulièrement troublée par la finalité du centre de rétention de Holot, dans le sud du pays, estimant qu'il fonctionne comme un centre de détention dont il n'y a pas de libération.
Selon une loi votée le 10 décembre, les immigrés clandestins peuvent être placés jusqu'à un an en rétention sans procès.
Le centre de Holot, qui a commencé à fonctionner en décembre, est ouvert pendant la journée, mais ses occupants doivent pointer à trois reprises et y passer la nuit.
Les autorités israéliennes, qui estiment à quelque 52.000 le nombre d'Africains entrés clandestinement qui sont encore en Israël, ont lancé en 2012 une campagne ayant abouti au départ ou à l'expulsion de 3.920 d'entre eux.


Source I24News