mardi 14 janvier 2014

Fin de la grève des " demandeurs d'asile "


De peur de perdre leur emplois, des dizaines de milliers de migrants africains en Israël sont retournés à leur travail lundi matin, mettant fin à une grève générale d'une semaine. "Nous avons mis fin à la grève, mais la lutte continue", a déclaré le chef de file d'origine soudanaise Ali Mutasim au quotidien Haaretz.


Une marche de protestation qui devait avoir lieu samedi à Tel Aviv et à Jérusalem a par ailleurs été annulée par respect pour le décès de l'ancien Premier ministre Ariel Sharon.
Selon Haaretz, l'assistance téléphonique mise en place par les organisateurs de la grève a enregistré des dizaines de plaintes de travailleurs africains dont l'employeur a refusé de cautionner la poursuite de cette grève.
"Nous allons essayer de négocier avec ces employeurs car personne ne veut perdre son emploi", a affirmé Noah Kaufman, le responsable de cette assistance téléphonique.
La grève, qui a duré une semaine, a touché de nombreuses entreprises en particulier dans le secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration.
Les migrants étaient en grève pour protester contre la politique du gouvernement israélien qui refuse de leur accorder le statut de réfugiés politiques et leur maintien dans un centre de rétention pour une durée d'un an en cas d'entrée illégale dans le pays.
On estime à 53.000 le nombre de migrants africains, dont plusieurs dizaines de milliers ont fait une demande d'asile, vivant actuellement en Israël, une grande majorité venant d’Érythrée et du Soudan.
L'Agence pour les réfugiés des Nations Unies (HCR) basée à Genève a exprimé vendredi sa préoccupation à propos de la nouvelle modification de la loi israélienne sur la prévention de l'infiltration qui "limite davantage les droits des demandeurs d'asile", a déclaré Adrian Edwards le porte-parole du HCR.
Edwards se dit particulièrement préoccupé par les dispositions de la loi qui exigent des demandeurs d'asile de vivre dans un établissement surveillé avec des "restrictions sévères sur leur liberté de mouvement".
"Le HCR est conscient des défis auxquels est confronté Israël dans la gestion de l'accueil des migrants et demandeurs d'asile", a déclaré Edwards. "Toutefois, il est important que le traitement des demandeurs d'asile soit en conformité avec le droit international des réfugiés et celui des droits de l'Homme".
La semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères a publié une déclaration stipulant qu'Israël "tente d'équilibrer la nécessité de contrôler ses frontières avec la nécessité de protéger les droits de l'Homme de ceux qui entrent illégalement dans le pays".

Source I24News