Activités emblématiques de l’Etat hébreu, la taille et le commerce des diamants sont actuellement menacés.
Du fait de la crise mondiale qui frappe l’Europe et les Etats-Unis, seuls les marchés russe et asiatique offrent encore la certitude de débouchés à une industrie, dont le faramineux chiffre d’affaires annuel s’est parfois élevé à 25 milliards de dollars – contre moins de la moitié en 2012.
Ce ralentissement inquiète les professionnels du secteur, comme en témoigne Bumi Traub, président de l’Association des diamantaires israéliens : « Il n’y a pas si longtemps, sur deux diamants vendus en Amérique, il y en avait un qui venait d’Israël.
En 2011, Israël a importé pour 4,4 milliards de dollars de diamants bruts. Mais sur ce chiffre, en valeur, seulement un tiers de ces pierres a été travaillé localement. Tout le reste a été sous-traité à l’étranger. » Car c’est de là que vient le danger : au cours des dix dernières années, l’Inde et la Chine ont eu le temps de former leurs petites mains aux subtilités de la taille et du polissage du diamant.
Et comme leurs salaires sont les plus bas du marché mondial, c’est vers ces pays qu’intermédiaires et négociants se tournent désormais pour faire travailler les gemmes brutes achetées en Afrique, au Canada ou en Russie. Résultat : alors qu’on dénombrait 20 000 employés dans ce secteur en Israël dans les années 80, ils ne sont plus aujourd’hui que 2 000 à travailler encore à la préparation et à la finition des pierres, principalement dans la Tour du diamant à Ramat Gan. Et comme parmi eux la main-d’œuvre qualifiée est de plus en plus âgée, cette crise de l’emploi s’aggrave du fait des très nombreux départs en retraite.
Former les ‘harédim aux métiers du diamant
Moins pessimiste que son collègue Bumi Traub, le président du Centre Israélien du Diamant (Boursat HaYahalomim) Yaïr Sahar vient de proposer au gouvernement un plan pour sortir de la crise : « Il est indispensable de préserver l’image d’Israël comme pays producteur de diamants. Nous devons investir dans la formation et former de toute urgence une nouvelle génération de travailleurs du diamant.
Pour les cinq années à venir, le gouvernement vient d’attribuer un budget de 200 millions de dollars pour encourager les juifs orthodoxes à investir le marché du travail. Il faut se tourner vers ce public et leur proposer des formations appropriées, avec des conditions salariales et de travail adaptées à leur mode de vie. » En réponse à cette proposition, Chmouel Mordehaï, qui supervise l’activité des diamantaires au ministère du Travail, a répondu qu’il était « enfin heureux de voir que les diamantaires sortaient de leur bulle pour s’attaquer aux vrais problèmes. La solution consisterait à créer de petites unités de formation capables de former et d’employer 30 à 40 personnes ». La création de chaque unité ne coûterait qu’un ou deux millions de dollars. Une goutte d’eau dans le budget national de l’incitation à l’emploi.
Source Israel Valley