mercredi 13 mars 2013

Fin d’une zone tampon à la frontière syrienne ?



Tsahal se prépare à un éventuel retrait de l’Onu d’une zone occupée depuis 1974.
Couru d’avance. Bien avant l’enlèvement de mercredi, la FNUOD (Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement) déployée sur les hauteurs du Golan syrien savait que sa mission serait désormais de plus en plus difficile à mener.
 
 
En janvier dernier, le gouvernement japonais, alarmé par la rapide détérioration de la situation au sud de la Syrie, avait décidé de retirer ses troupes de la FNUOD. Les gardiens de la paix qui demeurent sur place ne sont plus que 1 000.
Aujourd’hui, les autres pays qui composent la force armée – les Philippines, l’Inde et l’Autriche – pourraient également rappeler leurs militaires au vu des combats qui font rage entre les rebelles, dont certains sont des djihadistes radicaux, et le régime d’Assad. Et ce, malgré la résolution rapide de la récente prise d’otages (voir cicontre).
La FNUOD a été créée en 1974 pour faire tampon entre les armées israélienne et syrienne, et superviser le cessez-le-feu déclaré après la guerre de Kippour à l’automne 1973. Mais les troupes onusiennes peinent désormais à mener à bien leur mission dans une Syrie ravagée par la guerre civile.

Tsahal se prépare donc à un retrait éventuel de la FNUOD.

Selon plusieurs récentes évaluations sécuritaires, certains rebelles auraient pris le contrôle de villages syriens le long de la frontière israélienne et seraient actuellement en pleine passe d’armes avec l’armée officielle dans le village de Jamla, également proche de la frontière.
Voilà longtemps qu’Israël est en état d’alerte, tandis que l’armée observe les batailles qui ont lieu littéralement sous son nez. Certains soldats peuvent entendre les coups de feu et suivre les mouvements des hommes qui s’affrontent. Or, si une nouvelle clôture électronique a été érigée le long de la frontière, Tsahal ne se fait pas d’illusion : aucun obstacle, aussi technologique soit-il, n’est capable de vraiment stopper une attaque. L’armée se prépare donc à d’éventuels assauts à venir de la part de djihadistes syriens, que ce soit sous la forme d’obus, de tirs d’armes à feu, de tentatives d’infiltration à la frontière ou de bombardements. La récente prise d’otages onusiens est considérée par Tsahal comme une affaire syrienne strictement interne, sans conséquences directes pour la sécurité israélienne. Mais c’est en même temps un message des plus clairs : le Golan syrien est désormais en proie à l’anarchie et aux groupes radicaux de différentes affiliations tandis que la Syrie n’en finit plus de sombrer.

Source JerusalemPost