mercredi 23 janvier 2013

Le Soudan du sud veut exporter du pétrole en Israël


C'est le ministre du Pétrole et de l'Exploitation minière du Soudan du sud, Stephen Dhieu Dau, qui a annoncé, au retour d'une visite en Israël la semaine dernière, la signature d'un accord pétrolier entre les deux pays.

Israël n'a, pour l'instant, pas confirmé l'information mais selon le ministre, l'accord aurait été signé avec plusieurs compagnies pétrolières israéliennes, et permettrait de consolider les relations d'Israël avec ce jeune État de l'est-africain, riche en pétrole.

Stephen Dhieu Dau, a indiqué que le gouvernement de Juba, capitale du jeune État, espère exporter du pétrole vers Israël mais a observé que cela ne pourrait pas se faire avant le mois de mars.
Il n'a donné aucune indication ni sur le volume de brut concerné, ni sur la faisabilité de l'opération, la région pétrolière d'où sont issues les ressources faisant l'objet d'un litige avec son voisin du Nord et étant totalement enclavée.

Après une guerre civile longue de plusieurs décennies et une indépendance chèrement acquise en juillet 2011, Soudan du sud demeure dans une relation de confrontation avec le régime militaire du Soudan dirigé d'une main de fer par le génocidaire président Omar al-Béchir.

Celui-ci fera probablement tout son possible pour empêcher le Sud-Soudan de tirer un profit quelconque des 80% de réserves pétrolières (6,6 milliards de barils selon le BP Statistical Review) qui se situent aujourd'hui, depuis le partage du pays en deux entités distinctes, sur le territoire sud-soudanais.

C'est en effet Khartoum qui contrôle les pipelines d'exportation qui traversent le nord vers Port Soudan sur la mer Rouge.
La perspective pour Israël de recevoir du pétrole du Sud-Soudan reste donc très incertaine. La construction d'un pipeline d'exportation de 1600 kilomètres du Sud-Soudan à travers le Kenya vers l'océan Indien a déjà été évoquée.

Ce projet qui devrait coûter environ 1,5 milliard d'euros, n'a pas encore été concrétisé à ce jour.
Le ministre a également annoncé que son pays allait soutenir les actions israéliennes pour contrer les incursions iraniennes en mer Rouge, voie majeure de trafics d'armes en tous genres depuis la base des Gardiens de la Révolution à Bandar Abbas, dans le golfe Persique, vers la bande de Gaza via le Soudan.

Ce serait aussi une façon de remercier l'État hébreu qui a été non seulement l'un des premiers à reconnaître le jeune État au lendemain de son indépendance, mais a aussi, tout au long de la guerre qui l'a opposé à Khartoum soutenu, formé et financé les rebelles du Sud.
En mettant un pied au Sud-Soudan par l'intermédiaire de ses entreprises pétrolières, Israël jouerait ainsi sur deux tableaux : saper le régime islamiste radical de Khartoum (et à travers lui son allié iranien) et parallèlement avoir accès au Nil, source principale en eau de l'Égypte et cible stratégique.



Source israel-infos