mardi 15 janvier 2013

Hezbollah: Le courage, c’était du temps de Jospin


Le 9 janvier Philippe Lalliot, porte-parole du ministère des affaires étrangères a fait un communiqué, dans lequel il traite de la question du Hezbollah, sous forme de questions-réponses, dont voici l'exacte teneur.

Q - Selon des informations parues dans le quotidien israélien Maariv (4 janvier 2013) et reprises par la presse libanaise, les efforts déployés récemment par les Israéliens en vue de pousser les pays européens à placer le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes ont échoué. Selon le Maariv, cet échec serait en particulier du à la position de la France qui se serait opposée à une telle initiative.
Confirmez-vous ou infirmez-vous cette information ?
Quelle est par ailleurs la position de la France au sujet d’un éventuel classement du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes établie par l’Union Européenne ?
R - La désignation d’une entité terroriste par l’Union européenne implique que des conditions juridiques précises soient réunies.
Aux termes de la position commune du Conseil de l’Union européenne du 27 décembre 2001, relative à l’application de mesures spécifiques en vue de lutter contre le terrorisme, toute demande d’inscription sur la liste des organisations terroristes de l’UE est notamment subordonnée à un consensus des États membres. Ce consensus n’est aujourd’hui pas réuni.
Mais reprenons un peu ce problème. Le 21 décembre, nous vous avons présenté un article de David Harris qui exposait son point de vue, et qui rappelait que la décision d'inclure ou pas le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes dépendait des conclusions de l'enquête sur l'attentat perpétré en Bulgarie contre des touristes israéliens en juillet.

Stanelia Karadjova
Stanelia Karadjova

Le 3 janvier, RiaNovosti annonçait que la chef du service des investigations de la ville, Stanelia Karadjova, avait déclaré que l'identité d'un complice du terroriste responsable de cet attentat avait été établie, et qu'une recherche avait été lancée.
Mais très vite, elle est dessaisie de l'affaire et limogée pour avoir laissé "fuiter" des informations qui devaient rester secrètes. Plus question de mettre la main sur ce présumé complice, et tout aussi vite, l'UE arrive à cette "non décision".
Selon des commentateurs en Israël, la France irait très loin pour bloquer toute désignation du Hezbollah comme une entité terroriste, car elle veut avant tout préserver son influence diplomatique au Liban. La France serait également préoccupée par d'éventuelles représailles du Hezbollah sur les forces armées françaises stationnées au Liban.

jospin bir zeit
Lionel Jospin à l'université de Bir Zeit

Faisons donc un petit retour en arrière. Face au Hezbollah, Lionel Jospin n'avait pas été si frileux. En déplacement en février 2000 en Israël, le premier ministre socialiste avait dénoncé sans hésitation "les attaques terroristes" de la milice chiite contre Israël.  "Je m'étonnerais que les autorités françaises, le président de la République, moi-même ou le ministre des Affaires étrangères aient jamais qualifié d'actes de résistance des tirs du Hezbollah contre des populations civiles, voire contre des soldats israéliens", avait-il ajouté. Le lendemain de ses déclarations, le premier ministre se rend dans les Territoires palestiniens pour une conférence à l'université de Bir Zeit. Il doit fuir sous une nuée de pierres.

accueil hezbollah terroriste

Visiblement, aucun dirigeant depuis M. Jospin, n'a été aussi honnête, aussi peu soucieux de complaire aux milices terroristes du Hezbollah. Tous ont temporisé, tous se sont abrités derrière des motifs plus ou moins recevables pour justifier leur vision étriquée et strictement personnelle de la France du Hezbollah. Priorité : conserver les miettes d'influence que la France détient encore au Moyen-Orient, au Liban donc. Pas de vision globale, pas d'ambition d'envergure et surtout aucun désir de s'en donner les moyens.
Et sans doute entendrons-nous encore nos ministres des affaires étrangères, nos premiers ministres et nos présidents de la république se plaindre de l'influence nulle de l'Europe dans un conflit qui année après année continue à préoccuper le monde.


Source tribunejuive.info