vendredi 23 mai 2014

En Terre Sainte, le pape François ne veut pas de voiture blindée


C'est une visite à haut risque que le Pape François s'apprête à effectuer en Terre Sainte à partir de samedi. D'autant que le populaire souverain pontife ne facilite pas la tâche : il a choisi de circuler à bord d'une voiture découverte. C'est une visite à haut risque que le pape François effectuera en Terre Sainte du 24 au 26 mai. Et le très populaire souverain pontife ne facilite pas la tâche à ceux qui doivent assurer sa sécurité...



Le pape tient à prendre deux bains de foule à bord d'une voiture découverte, l'un à Amman et l'autre à Bethléem. Tous ses autres déplacements se feront en hélicoptère ou en voiture fermée, mais non blindée, conformément à ses voeux.
"Il ne veut pas de voiture blindée. Vous savez pourquoi ? Parce qu'il pense que cela serait envoyer un mauvais message 'j'ai besoin d'une voiture blindée parce que j'ai peur de vous'", a expliqué le nonce apostolique en Israël, Mgr Giuseppe Lazzarotto, affirmant que le pape n'avait "peur de personne. Il vient prêcher, annoncer et demander la paix".
Dès le jour de son intronisation à Rome, le Saint-Père avait annoncé la courleur, faisant fi du cordon de sécurité pour aller à la rencontre des fidèles présents place Saint-Pierre. Selon le père Neuhaus, conseiller média du patriarcat latin de Jérusalem pour la visite du pape, il est probable que François s'écarte une nouvelle fois du protocole durant son séjour. "En matière de sécurité, ce pape pose un problème", reconnaît-il.

Les services de sécurité jordanien, palestinien et israélien sur le qui-vive

Un scénario pourtant problématique pour les forces de sécurité jordaniennes, palestiniennes et israéliennes chargées de protéger le pape.
La Jordanie veut montrer qu'elle est "une oasis de paix et de stabilité" dans une région en crise, a déclaré un responsable de sécurité à Amman. 500 personnes viendront renforcer la garde royale durant la visite papale.
Le 25 mai, la police et la garde présidentielle palestiniennes prendront la relève à l'arrivée du pape à Bethléem. "Nous allons déployer tous les efforts, non seulement pour protéger le pape mais aussi pour lui rendre cette visite agréable et lui permettre de faire passer son message au peuple", selon Adnane Damiri, porte-parole des services de sécurité palestiniens.
Des jeunes femmes de la Garde présidentielle, entraînées par des gendarmes du GIGN à Jéricho (Cisjordanie) et en Jordanie, seront même affectées à la protection du pape.

Sécurité renforcée en Israël après des actes de vandalisme anti-chrétiens

À Jérusalem, potentielle poudrière, les déplacements de François seront sécurisés par la police, en coordination avec le Shin Beth, la Sécurité intérieure israélienne, et les services italiens qui accompagnent le pontife. "Des milliers de policiers seront dans et autour de la cité, appuyés par des forces spéciales en civil et des unités héliportées", selon le porte-parole de la police israélienne, Micky Rosenfeld.
L'imposant dispositif de vidéosurveillance, comprenant 320 caméras, qui quadrille habituellement la vieille ville, permettra également de suivre les mouvements du pape.
Aucune messe publique n'est prévue à Jérusalem, mais le père Neuhaus évoque des "occasions de rencontres spontanées" entre le pape et les fidèles en se disant "sûr que ces moments offriront de puissantes images qui réchaufferont le coeur des croyants sur place".
Israël a déjà renforcé la protection de certains lieux saints chrétiens, cibles d'une vague d'actes de vandalisme imputée à des juifs extrémistes. "Toutes sortes d'individus extrémistes distillent une impression de tension autour de cette visite. Nous ne succomberont pas à ces pressions et nous ne les laisserons pas faire", a assuré le chef de la police, Yohanan Danino.
À des chrétiens de Jérusalem qui s'inquiétaient qu'il ne reste plus que des chats dans les rues de la ville sainte pour accueillir François, un responsable sécuritaire israélien a répondu : "Il n'y aura même pas un seul chat dehors". Mais pour Yohanan Danino, l'état hébreu n'en fait pas trop. "On ne peut pas parler d'exagération pour une visite aussi importante sur le plan national et international", s'est-il défendu .

Source France 24