Le Parquet militaire roumain a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête sur les violences contre des manifestants vendredi à Bucarest, et le président Klaus Iohannis a réclamé que les coupables soient «identifiés et punis rapidement», alors que des milliers de personnes se rassemblaient à nouveau......Détails.......
Environ 80 000 personnes étaient descendues dans la rue vendredi pour demander la démission du gouvernement de gauche, accusé de «corruption», avant que ce rassemblement ne dégénère, faisant plus de 450 blessés.
«Jusqu'ici nous avons reçu une trentaine de plaintes et mes collègues sont en train d'auditionner des personnes blessées», a déclaré aux journalistes le procureur Ionel Corbu.
Le Parquet, qui a déjà demandé à la gendarmerie de lui remettre des documents sur son intervention, a promis d'auditionner «tous ceux qui sont susceptibles d'avoir agi en violation de la loi».
Alors que des dizaines de personnes avaient tenté de rompre le cordon policier, les forces de l'ordre, présentes en nombre, ont arrosé les manifestants de gaz poivre et lacrymogènes, avant d'évacuer la foule à l'aide d'un canon à eau et à coups de matraque. Une riposte qualifiée de «disproportionnée» par de nombreux témoins.
Une trentaine de gendarmes ont pour leur part été blessés par des jets de pierres et de bouteilles d'eau.
Dans un message télévisé, le président Iohannis (centre droit), en conflit ouvert avec la majorité de gauche, a une nouvelle fois fustigé «les violences et la répression brutale des manifestants».
«Attaquer des gens innocents, des journalistes, des femmes et des enfants est inconcevable dans un État européen», a lancé M. Iohannis, dont le pays assumera en janvier la présidence tournante de l'Union européenne.
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz avait de son côté condamné samedi les «violences» ayant entaché ce rassemblement, regrettant que des journalistes, dont un travaillant pour la télévision publique autrichienne ORF, figurent parmi les blessés.
Lundi, l'ambassade israélienne a annoncé que quatre de ses citoyens avaient été tirés hors d'un taxi par les forces de sécurité qui les ont ensuite battus, bien qu'ils n'aient pas participé aux manifestations et qu'ils aient montré leur passeport.
«L'incident est inacceptable et extrêmement sérieux. Les touristes israéliens qui ont souffert de cette intervention brutale vont porter plainte contre les agresseurs», a réagi l'ambassade dans un communiqué.
Environ 2000 personnes se sont à nouveau rassemblées lundi, pour le quatrième jour consécutif, au centre de la capitale.
«Les gens travaillent pendant la semaine», a expliqué l'un des manifestants, Catalin Gheorghe, 23 ans, justifiant une mobilisation en baisse par rapport aux jours précédents.
«En fin de compte, quelqu'un doit payer des taxes et des impôts pour les vauriens qui sont là-bas», ajoutait-il en montrant le siège du gouvernement.
Les manifestants reprochent à la coalition au pouvoir d'avoir adopté une réforme de la justice qui viserait à restreindre l'indépendance des magistrats et à mettre des responsables politiques soupçonnés de corruption à l'abri de poursuites.
Source La Presse
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