mardi 3 octobre 2017

En Israël, Jean-Sylvain Babin a repris goût au foot


Des mois de galères et de désillusions, puis le sourire, enfin. Jean-Sylvain Babin, sous les couleurs du Maccabi Tel Aviv, entraîné par un certain Jordi Cruyff, a retrouvé le plaisir de jouer au foot. Le défenseur martiniquais revit... et ne boude pas son plaisir.......Détails.........



On l'avait quitté en avril dernier, lancé dans le sprint final de la bataille pour le maintien en première division espagnole avec le Sporting Gijon. Et focalisé sur la perspective de disputer sa Coupe du monde à lui, la Gold Cup, avec la sélection de la Martinique.
Six mois plus tard, Jean-Sylvain Babin est un joueur du Maccabi Tel Aviv, club de première division israélienne, auquel il est prêté pour une saison par un Sporting finalement descendu en deuxième division.
Il n'a pas participé à la Gold Cup. Son employeur, son club en Espagne, y a mis son veto. Toujours pas reconnue par la Fifa, la sélection de la Martinique n'a rien pu y faire, les clubs n'ont pas l'obligation de libérer les joueurs qui veulent rejoindre la sélection de Martinique.
Après avoir participé au début de la préparation pour la Gold Cup, le défenseur central, pilier de la sélection martiniquaise depuis six ans, dont le club exigeait son retour en Espagne, a rebroussé chemin, la mort dans l'âme. En conflit ouvert avec son club.

« PARLER FOOT AVEC UN CRUYFF, ÇA IMPOSE LE RESPECT »

Six mois plus tard, donc, Jean-Sylvain Babin est un footballeur heureux. Avec le Maccabi Tel Aviv, il a disputé son deuxième match en Coupe d'Europe. Face à Villareal, jeudi, le Maccabi a décroché à domicile un très bon nul (0-0) pour le compte de la deuxième journée du groupe A de l'Europa League. Titularisé dans l'axe de la défense israélienne, JS Babin a « pris son pied » .
« C'est un autre monde, savoure le Martiniquais. J'ai accompli un nouveau rêve, je suis très fier. Ce n'est pas la Ligue des champions mais je joue une Coupe d'Europe, c'est le meilleur niveau! Aujourd'hui, au lieu de jouer en deuxième division espagnole, je découvre un nouveau football et je joue l'Europa League, il y a un monde d'écart. »
Entraîné par un certain Jordi Cruyff, Babin, esthète du foot, bercé dans son enfance par les matches du PSG et du FC Barcelone de Johan Cruyff, le père de son coach actuel, apprécie, forcément.
« Il veut que je sois le leader de la défense du Maccabi. Il m'a vu jouer en Liga, il connaît mes qualités. On parle le même football. Parler foot avec un Cruyff, ça impose le respect. »
Jouer la Coupe d'Europe, évoluer dans une formation candidate au titre, ça change, aussi, pour un JS Babin qui, avec Grenade puis Gijon, s'est battu ces dernières saisons pour le maintien en Liga. « Ça fait du bien, sourit l'intéressé. Franchement, c'est appréciable.
En termes de niveau, ça équivaut au bas de tableau d'une Liga. Mais ici, on vise le titre, que le club n'a pas remporté depuis trois ans, et ça fait un bien fou de gagner des matches le week-end.
Aujourd'hui, je suis heureux, résume Babin. Tel Aviv est une très belle ville, j'ai été super bien accueilli par mes équipiers, tout va bien! »

« LA SÉLECTION, CE N'EST PAS FINI »

Ils sont loin, désormais, ces deux mois de galère avec Gijon. « Ça a été l'un des pires étés de ma vie, se souvient Babin. Un nouveau coach a été nommé au Sporting en fin de saison passée. Et Miguel Torecilla, lui, est arrivé en qualité de directeur sportif du club.
Dès le départ, je n'ai pas eu un très bon feeling avec lui, et je ne me suis pas trompé. La première fois qu'on s'est parlé, pendant le stage à Marie-Galante avec la sélection, il m'a dit que j'étais à ses yeux un élément important du club pour la saison à venir.
Mais en fait... Il a fini par me menacer d'une sanction disciplinaire, pour désobéissance. Ensuite, le club ne m'a pas versé au moment voulu une prime qui m'était due dans mon contrat.
Moi, j'ai respecté mes obligations, j'étais présent à la reprise de l'entraînement. Mais on m'a pris pour un con, je n'accepte pas ça. Ce directeur sportif m'a traité de menteur.
Et il a fini par dire à la presse que j'étais transférable. »
« Jordi Cruyff me voulait depuis un moment, depuis l'époque où je jouais à Grenade, reprend le défenseur. Dans ces conditions, j'ai fini par accepter la proposition.
Mais ça s'est fait sous la forme d'un prêt d'un an avec option d'achat. Il ne faut pas que les supporters de Gijon croient que l'option d'achat est d'un million d'euros, en fait, même ma nièce de 6 ans pourrait la payer avec ses bonbons de la boulangerie! »
Babin se plait aujourd'hui à Tel Aviv, il aimerait convaincre ses dirigeants de lever cette option d'achat. Y faire sa place avant, peut-être, de reprendre son histoire avec la sélection de Martinique.
« La sélection, ce n'est pas fini, dit-il. Je n'ai pas envie de m'arrêter sur une mauvaise note. On verra ce qu'il va en advenir, il y a toujours une bonne ambiance entre joueurs. Les gars de la sélection, le staff, comme mes amis, ma copine ou mes proches, m'ont apporté beaucoup de soutien pendant cette mauvaise période ; ça a été précieux pour moi. Je n'oublie pas la sélection. Je n'ai que 30 ans, j'ai encore le temps de disputer une nouvelle Gold Cup avec la Martinique. Je n'écarte pas mon pays pour cette histoire avec Gijon. »
Avant de penser au maillot martiniquais, Jean-Sylvain Babin va, d'ici la fin de l'année civile, jouer sur quatre tableaux avec le Maccabi : championnat, Europa League, Coupe d'Israël et Coupe de la Ligue : autant de compétitions dans lesquelles le défenseur martiniquais a l'intention de briller et de prendre du plaisir. Pour, définitivement, tourner la page d'un sale été.

Source Martinique France Antilles
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