mercredi 16 novembre 2016

Qui était le Hazon Ich ? Portrait.....






Il y a de cela 62 ans, le 'Hazon Ich s'est éteint le 15 Hechvan 5714, victime d'une crise cardiaque, à l'âge de 75 ans. Il est enterré à Bné Brak. Toute une vie de Torah....Portrait.....





Rav Avraham Ichaya Karelitz est né en 1878 à Kossova, en Biélorussie. À peine bar-mitsva, le jeune Avraham Ichaya annonce à sa famille qu'il consacrera toute sa vie à l'étude de la Torah.
C'est ainsi qu'il ira étudier à la yéchiva de Volojin, mais il la quittera peu après pour retourner à Kossova.
Quelques années plus tard, il se marie avec Batya et le couple part s'installer à Vaiden, d'où la jeune femme est originaire. Batya dirige un magasin de tissus et se chargera de la parnassa du jeune couple pour laisser son mari étudier la Torah. Or cette attitude servira ensuite de véritable modèle à une très grande partie du judaïsme orthodoxe.
 Peu après, le rav Avraham Ichaya Karelitz et son épouse déménagent à Vilna, et c'est en 1911 que le rav publie le premier opus de son œuvre monumentale : le 'Hazon Ich. Par souci de modestie, le rav Karelitz ne mentionne pas son nom qui est inscrit en filigrane dans le titre, Ich étant l'acrostiche de son prénom, Avraham Ichaya.

Durant toute sa vie, le 'Hazon Ich refusera d'accepter la moindre poste officiel de rabbin. Toutefois, lorsqu'au cours la première guerre mondiale, le rav de Stovitch quitte la ville - obéissant ainsi à l'injonction des autorités russes -, c'est le rav Karelitz qui le remplace momentanément.
En 1933, le 'Hazon Ich monte en Israël. Le rav Karelitz s'installe d'abord à Yaffo, puis à Tel Aviv, avant de rejoindre Bné Brak où il demeurera jusqu'à la fin de ses jours.
Peu à peu, il devient le guide spirituel et le décisionnaire incontesté de tout le judaïsme orthodoxe.
 Outre les 23 livres qui composent son œuvre de Hala'ha intitulée 'Hazon Ich et qui est un recueil de commentaires sur le Talmud et le Choul'han Arou'h, le rav Avraham Ichaya Karelitz a publié un livre de pensée juive appelé Emouna ouBita'hon.

Le 'Hazon Ich s'est éteint le 15 Hechvan 5714, victime d'une crise cardiaque, à l'âge de 75 ans. Il est enterré à Bné Brak.
Son beau-frère, rav Yaakov Israël Kanievski, zatsal, affirmait que le 'Hazon Ich connaissait par cœur le Talmud dans son intégralité ! Il témoigne également avoir vu le rav étudier de mémoire, page après page, le traité de 'Houlin, et ce, en une seule journée !
Le rav Haïm Kanievski raconte que lorsque son oncle écrivait ses 'hidouchim [nouveaux éclaircissements sur la Torah], il en était si exténué qu'il s'endormait immédiatement, sans même prendre le temps de faire son lit...
Une autre anecdote, liée également à la ferveur du rav lorsqu'il étudiait, est citée par son neveu : un jour, alors que le 'Hazon Ich devait subir une opération, les médecins lui expliquèrent qu'il serait soumis à une anesthésie générale.
Et le ‘Hazon Ich de leur répondre : « vous n'avez pas besoin de m'endormir, je vais étudier quelques pages de Guémara pendant que vous m'opérerez, et je ne sentirai rien... ». Et c'est exactement de cette manière que les choses se sont passées, ajoute le rav Haïm Kanievski.
Le 28 octobre 1952, une rencontre hors du commun a lieu à Bné Brak. Le Premier ministre de l'État d'Israël, David Ben Gourion, se rend au domicile de celui vers qui se tournent tous les membres du judaïsme orthodoxe : le 'Hazon Ich.
Le Premier ministre est accueilli dans le bureau du rav : une table, deux chaises, des livres et encore des livres… Ben Gourion est venu s'entretenir avec le rav d'un sujet brûlant et délicat : l'enrôlement des jeunes filles dans Tsahal.
 Mais, très vite, la discussion dépasse cette simple controverse, et c'est à un débat passionnant entre le judaïsme orthodoxe et le sionisme laïc que l'on assiste. « je suis venu parler avec vous d'un sujet extrêmement important, déclare Ben Gourion.

Comment les Juifs religieux et non religieux vont-ils réussir à vivre ensemble sur cette terre, sans que leurs relations ne se détériorent totalement ? Car des Juifs de tous les pays viennent vivre ici : des centaines et des milliers de personnes riches de traditions différentes et d'idéaux distincts ! ».
À cette question, le 'Hazon Ich répond par une allégorie du Talmud : « si deux chameaux se croisent sur un chemin étroit et que l'un des chameaux porte une lourde charge, tandis que l'autre ne porte rien, c'est celui qui ne porte rien qui doit laisser le passage à celui qui est chargé. Nous, les Juifs religieux, sommes comparés à ce chameau qui porte une charge puisque nous portons la lourde responsabilité des mitsvot et de l'étude de la Torah. C'est à vous de nous laisser le passage ! ».
Tout en tapant sur sa propre épaule, Ben Gourion rétorque : « et ce chameau, vous croyez qu'il ne porte aucune mitsva ? Et la mitsva de “yichouv Haaretz”, ce n'est pas une mitsva ? Ce n'est pas une charge ?
Et la mitsva de défendre la vie de nos habitants, ce n'est pas une mitsva ? Ce que nos jeunes soldats font, du matin au soir, lorsqu'ils défendent nos frontières, ce n'est pas une “charge” ? ».
À cette fameuse réplique de Ben Gourion, le ‘Hazon Ich répond par une réplique non moins fameuse : « c'est par le mérite de notre étude qu'ils sont là ! C'est parce que nous étudions la Torah qu'ils peuvent vivre et garder le pays avec efficacité ! ».
En fait, cette conversation s'est poursuivie encore longtemps et, à son terme, les deux hommes se sont séparés avec beaucoup de respect. À son entourage, Ben Gourion racontera qu'il a rencontré « un Juif intelligent, avec des yeux bienveillants et perspicaces, et d'une grande humilité ».



Source Chiourim
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