Le Congrès du Fatah, le principal mouvement de l’OLP vient de se réunir mardi à Ramallah pour la première fois depuis sept ans et il vient de réélire à sa tête, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne qui a 81 ans. Ce qui en dit long sur la paralysie du processus politique en Palestine et sur l'impase de la relation avec Israël....
Ce qu'il y a de terrible dans cette réélection de Mahmoud Abbas, c’est que tout le monde aimerait bien que la Palestine puisse devenir une vraie démocratie avec des institutions qui représentent vraiment la totalité de la population et notamment sa jeunesse.
Or les jeunes palestiniens qui ont 18 ans aujourd'hui n’ont jamais connu au pouvoir que Mahmoud Abbas depuis la mort de Yasser Arafat en 2004. Il est le patron du Fatah, donc, mais aussi de l’OLP et de l’Autorité palestinienne, tous les pouvoirs exécutifs concentrés entre ses seules mains.
Parce qu'il n'y a pas en fait trente six alternatives. Il n'y a personne aujourd’hui pour incarner une politique plus accommodante vis-à-vis des israéliens. Et c’est d’ailleurs le problème de Mahmoud Abbas, accusé par les éléments les plus radicaux d’être ni plus ni moins qu’un collaborateur d’Israël.
Il existe en revanche des voix plus fortes au sein même du Fatah et en dehors, celles qui viennent de la société civile notamment, et qui réclament d’abord un énorme effort contre la corruption qui continue de gangrener sérieusement la direction palestinienne, en particulier les cercles les plus proches d’Abbas.
Il y a également la voix dissonante de Mohammed Dahlan l’ancien patron de la sécurité palestinienne à Gaza, exclu du Fatah et qui vit en exil aux Emirats arabes unis.
Lui en appelle à un renouvellement de génération, à la libération du héros de l’intifada Mahmoud Baghouti et à une posture plus offensive face à Israël. Ces réformateurs seront-ils entendus ?
Ce n’est pas le cas à ce stade.
La seule concession du clan Abbas tient dans la création d’un poste de N°2 du Fatah qui sera élu la semaine prochaine et qui deviendra aussi le n°2 de l’OLP, autrement dit un très probable successeur. Mais pour quoi faire? On ne le sait pas....
François Clemenceau
Source Le Journal Du Dimanche
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