lundi 20 juillet 2015

Israël, accélérateur de jeunes pousses





Samsung et Intel vont lancer chacun un accélérateur dédié aux jeunes pousses israéliennes. La Valley israélienne va-t-elle s’imposer comme la terre ­promise des accélérateurs ? L’Etat hébreu, qui affiche 5.000 jeunes pousses au compteur, ne se contente pas de détenir le record mondial du nombre de start-up par habitant...

Le pays se singularise aussi par sa forte concentration de couveuses de projets innovants. « On estime à une cinquantaine le nombre d’accélérateurs qui ont vu le jour en Israël ces quatre dernières années », résume Yaniv Feldman, le rédacteur en chef du site spécialisé Geektime.com.


Intel et Samsung...


Hasard de calendrier, Samsung et Intel ont annoncé, il y a quelques jours, leur intention respective de lancer leur accélérateur israélien. Le fabricant d’électronique sud­ coréen compte ouvrir d’ici à la fin de l’année un programme ciblant les jeunes pousses dans les télécoms mobiles, la sécurité, la biométrie, l’informatique ou la santé.
L’accélérateur prévoit de doter de 50.000 dollars entre 6 et 10 entreprises et sera niché dans son centre de R&D de Yakum (au centre du pays). Jusque-là, Samsung n’avait testé la formule qu’aux Etats-Unis.
Pour la première promotion de son Ingenuity Partner Program, Intel a sélectionné neuf entreprises dans le domaine des technologies sans fil, des objets connectés ou des mégadonnées.
Le géant était déjà partenaire d’un autre accélérateur, Challenge Up!, avec Deutsche Telekom et Cisco. A vrai dire, les multinationales ont souvent commencé par ouvrir des centres de R&D, avant de s’intéresser aux couveuses. D’IBM à AOL en passant par Orange, la liste est longue. En 2012, Microsoft Ventures avait même expérimenté l’idée de l’accélération en Israël, avant de la déployer dans six autres pays. Au total, l’entreprise informatique a accompagné 70 start-up israéliennes, dont 85 % ont levé des fonds : 2,5 millions de dollars en moyenne.


Un terrain très disputé


Ce terrain de chasse s’avère très disputé. Universités, fonds de capital-risque ou associations se livrent à une rude concurrence pour attirer les meilleurs « startuppers » dans leur accélérateur.
Pionnier du genre, 8200 EISP, qui porte le nom de la prestigieuse escouade technologique de l’armée israélienne — l’unité 8200 — fait partie des plus convoités. Une constellation à l’origine de nombreuses success-stories, à l’instar de Check Point, ICQ ou de Nice.
« L’idée était de créer une communauté d’entrepreneurs à partir du savoir-faire des anciennes recrues du renseignement militaire », rappelle Inbal Arieli, l’initiatrice du programme né fin 2010. La couveuse n’est pas réservée aux ex-8200, « mais elle offre un réseau sans équivalent », confie Alon Shacham, fondateur de Compoze.
Un projet d’application pour compositeurs de musique qui avait éclos au sein de deux accélérateurs de Tel Aviv, The Junction et MindCet, avant d’aller « pousser » chez 8200 EISP.


Source Les Echos