Cela ressemble à une blague mais le projet est déjà en action : le kibbutz Afikim, dans la vallée du Jourdain, a l’intention de mettre en place une ferme laitière israélienne dans la région nord du Kurdistan irakien, avec l’espoir que les habitants de Bagdad profitent de ses produits dans l’avenir.
Le projet en cours est encore confidentiel mais Yedioth Ahronoth a appris qu’une délégation conduite par le ministre de l’Agriculture du Kurdistan et le vice-président avait récemment rencontré la société AfiMilk, détenue par Kibboutz Afikim.
Les deux responsables ont exprimé leur intérêt pour l’achat d’une installation de traite avancée et recevront un soutien professionnel dans le but de construire une ferme laitière dans le nord de l’Irak selon le modèle de réussite israélienne.
La société AfiMilk a une réputation mondiale dans ce domaine et a déjà construit des fermes laitières dans plus de 50 pays. Trois d’entre elles – Texas, Beijing et Vietnam – font partie des plus grandes du monde. La société a également mis en place une exploitation laitière moderne en Mongolie et une installation de traite de chameaux à Dubaï.
La ferme laitière du kibboutz Afikim n’est pas la plus grande d’Israël, mais elle est, technologiquement, la plus avancée et a une production de lait très élevée.
La ferme laitière israélienne du Kurdistan devrait être le plus grande d’Irak, et les habitants sont ravis d’accueillir cette initiative. Une délégation israélienne composée de producteurs laitiers et d’ingénieurs est planifiée pour démarrer la mise en œuvre du plan.
Les responsables du Kurdistan espèrent bien que la ferme laitière contribuera à l’économie de la région car d’une part, la région souffre de difficultés financières depuis l’époque de Saddam Hussein, et d’autre part les relations tendues avec la Turquie freinent l’économie de la région.
«Aujourd’hui, il est difficile de trouver des produits laitiers fabriqués localement dans nos marchés» a déclaré l’un des membres de la délégation. « Cependant, nous avons de grands espaces adaptés à la culture du foin. Nous avons la base, mais nous avons besoin de la technologie et des connaissances », a-t-il ajouté.
«Le gouvernement du Kurdistan s’est fixé comme objectif de répondre à la demande de denrées alimentaires produites localement et de réduire ainsi la nécessité d’importer des produits alimentaires de base provenant de pays étrangers », a déclaré le fonctionnaire kurde.
Le Kurdistan est une région autonome de l’Irak et n’a pas de relations diplomatiques ou commerciales avec Israël. Le gouvernement israélien ne favorise pas ses entreprises à investir au Kurdistan puisqu’il s’agit d’une zone géopolitiquement sensible. La situation en Irak est encore précaire, le Kurdistan est en conflit avec la Turquie, tout en maintenant les relations avec les pays voisins comme l’Iran.
Source Tel-Avivre